
tantes avec les versions données par d’autres écrivains ; je ne
prétends pas non plus au mérite d’une parfaite exactitude
pour ma relation qui, néanmoins, me paraît plus claire et
plus vraisemblable que les histoires publiées jusqu’à présent.
Dans certains faits, certaines conversations ’que j’ai cru devoir
reproduire, l’imagination a évidement pris le pas sur la mémoire,
et les conjectures ne peuvent avoir la valeur d’un
document. Toutefois, j ’aurais eu tort, ce me semble, de les
passer sous silence; ce sont de vivantes représentations des-
hommes et des usages, et la formule saisissante de vérités
abstraites. Les discours de Germanicus et d’Othon ne prouvent
rien contre la véracité de Tacite; nous ne rejetons pas
le récit de la révolution de Corcyre parce que Thucydide a*
exprimé les sentiments des Athéniens ou peut-être les siens
propres, dans des harangues qui assurément n’ont jamais été
prononcées. Le divorce complet qui s’est produit de nos jours
entre la vérité de fait et la vérité d’imagination, entre le plan
et le paysage, entre l’essai et la nouvelle historique, a été signalé
par lord Macaulay avec une expression de regret voisine du
blâme. En réalité, si les anciens étaient par trop accommodants
sur ce point, ne sommes-nous pas devenus difficiles à l’excès?
Pour me résumer, dans la digression qui suit, le narrateur ne
mérite ni censure ni éloge, car il cite seulement ce qu’il a
entendu, sans l’avoir soumis à aucun procédé de critique ou
d’analyse.
CHAPITRE XI.
HISTOIRE DE LA DYNASTIE WAHABITE.
Je l is l ’h is to ire d e .l'h om m e , â g e a p rè s âge,
E t j e n ’y t ro u v e g u è re q u e t ra h iso n e t m as sa c re .
I l n ’e s t p a s d e p e s te , p a s d e fléau q u i p u iss e
c a u se r la m o itié d e l a d o u le u r,
L a m o itié d u m a l q u e l ’h om m e f a it à l ’h om m e .
(UN POETE ABABE.)
Avènement de la d ynastie des E b n -S a o u d .-D e rn iè re s anné e s d eS a o u d II.
— Ses conseils à ses f i l s .- Règne d’Abdel-Aziz. - Il tombe sous le poignard
d’un shiite. - Règne d’Abdallah. - S o n expédition contre Meshid-
Hosevn. — Conquête de la Mecque et de Médine. — Révolte de 1 Harik.
— Massacre des habitants. — Préparatifs de Méhémet-Ali contre les
Wahabites.— Tarsoun-Pacha.—Sa mort. - Ibrahim-Pacha est nommé
général. — Mesures prises par Abdallah. — Sa lettre à Ibrahim-Pach
a . Un adroit envoyé. — Marche d’Ibrahim à travers l’Arabie.
Bataille de Koreyn, — Siège de Dereyah. — Prise de cette ville. —
Conduite d’Ibrahim envers la famille royale et la noblesse. ” onseil
tenu à Riad. — Ibrahim retourne en Égypte. — Cruautés d’Ismaïl-Pa-
eha.— Turki Ebn Saoud.-r- Révolte du Nedjed.— Turki reconquiert le
trône. — Ses premières mesures. — Expédition dTIoseyn-Pacha.
Dernières années de Turki. — Le roi Feysul. — Il est chassé par Kour-
chid-Pacha. — Abdication du vice-roi Khalid. — Feysul pnsonnmer en
Égypte. — Vice-royauté d’Ebn-Theneyan. — Sa chute et sa mort. —
Retour de Feysul. —Derniers événements de son règne. — Sa vieillesse.
— Sa famille. — Provinces de son empire. — L’Aser. — L’Afladj. —
.La Wadi Dowasir.— La WadiNedjran. — Recensement du Shomer.
J ’ai déjà exposé les circonstances auxquelles la dynastie des
Ebn-Saoud dut son élévation en parlant de Mohamed-Ebn-
Abdel-Wahab, de son influence à la cour de Saoud, le premier
prince indépendant de ce nom qui fut proclamé à Dereyah.
Cette ville figurait dans les annales arabes avant d’avoir acquis