
CHAPITBE XVII.
LE.NAUFRAGE. MASCATE.
T h en o u t sp o k e th e c ap ta in o f o u r g a lla n t s h ip .
And a w e ll-sp o k e n m an w a s h e :
“ F o r w a n t o f a lo n g -b o at w e a ll
S h a ll b e d row n e d ,
And go to th e b o ttom o f th e s e a . ”
(Old Ballad.)
Les côtes du Batinah. — Détails sur le Dahirah et le Djebel-Akhdar. —
Barka. — Les lies Sowadah. — Tempête soudaine. — Le vaisseau
coule bas. — La chaloupe est trop petite pour recevoir tous les passagers.
— Plusieurs périssent après des efforts désespérés pour sauver
leur vie. — Nuit d’angoisses. — La chaloupe est brisée contre les
écueils. — Neuf d’entre nous gagnent la côte à la nage.' — Une triste
matinée. — Nous nous dirigeons vers le palais du Sultan à Bathat. —
Farzah. — Thoweyni et sa cour. — Bon accueil et générosité du sultan.
— Le Meteÿri. — Rencontre de deux Albanais. — Détails Sur Thoweyni!
Départ de Bathat. — Vallée' de Farzah. — Khabb. — Rian. — Irrigations
omanites. —Fortifications portugaises. —Faubourgs de Matrah.'—
Port, marché, commerce et population de Matrah. — Un canot omanite.
Arrivée à Mascate.-- Description générale de la ville et des habitants!
—- Consul anglais. - Mascate et Aden..—Les Hindous. — Conversation
entre un Banian et un Nedjéen. -— Beauté des.environs de la ville. _
Chaîne de TAkhdar. — Poteries. — Village de Besheyr. — Une soirée
chez le chef. Danse. — Une douche. — Population et force militaire
de l’Oman. — Revenus de l’État. — Nous quittons Mascate sur un
vaisseau de Koweyt. — Constellations. — Bander-Abbas. d u re r.__
Fièvre typhoïde. Abou-Shahr. — Bassora. ■— Un steamer anglais.
— Arrivée à Bagdad.—Je rejoins Barakat. — Retour en Syrie.
Notre route longeait maintenant la côte du Batinah depuis
Soharjusqu à Barka. Je fus content' de voir que notre pilote
selon l’usage des marins asiatiques, se" tenait assez près du
rivage pour nous permettre d’observer le. pays presque aussi bien
que si nous eussions été à terre. Nous pouvions distinguer parfaitement,
non-seulement les maisons, les bois de palmiers et
les champs de culture, mais encore les dromadaires, les ânes,
les voyageurs qui, à pied ou à cheval, suivaient les grands
chemins. L’équipage du navire méritait aussi notre intérêt. Il
était composé du capitaine, de son neveu et de sept matelots,
les uns natifs de Soweyk, les autres des villages voisins, tous
biadites-, par conséquent. Dix passagers se trouvaient en outre
à notre bord; deux d’entre eux venaient du Djebel-Okdah, ils
étaient sunnites et appartenaient à l’un de ces clans d’origine
nedjéenne qui sont en si grand nombre dans l’Oman.
Instruits et aimables, ils se montraient disposés à établir des relations
d’amitié avec ceux qui les entouraient ; ils avaient l’intention
de se rendre à La Mecque en côtoyant la Péninsule jusqu’à
Djeddah; mais la destinée leur réservait une plus courte croisière.
Le troisième de nos compagnons de route était un jeune Nedjéen
né à Manfouhah, ville située, on se le rappelle, dans le voisinage
de Riad. Il avait dû quitter l’Ared à la suite d’une scène
violente que ses excès et son libertinage avaient amenée entre
son père et lui ; maintenant, comme tant d’autres enfants perdus
appartenant à de bonnes familles, il cherchait fortune en
pays étranger. Les sept autres voyageurs étaient des habitants
du Batinah, presque tous d’extraction commune, mais gais et
causeurs, ainsi que le sont d’ordinaire leurs compatriotes. Le
Nedjéen seul paraissait d’humeur sombre et chagrine ; en vérité,
j ’avais peine à croire que sa famille pleurât beaucoup son
absence. Au bout d’une heure, tous les passagers étaient au
mieux ensemble; notre vaisseau, solide, spacieux, et pourvu de
deux mâts, nous rassurait contre le gros temps; nous avions
des vivres, des narghilés, du tabac en abondance, tout semblait
nous promettre un agréable et rapide voyage.
Pendant cette traversée, j’appris sur le Dahirah et sur sa
capitale différents détails que je crois devoir rapporter ici.
Bereymah , paraît-il, occupe une position très-forte dans les
gorges du Djebel-Okdah ; plusieurs villages habités par une
population composée en partie de sunnites, en partie de biadites,
sont groupés dans les environs. Le gouverneur nedjéen,
Ahmed-es-SecLeyri, a depuis longtemps adopté les coutumes