
quarante à cinquante milles; c’est la plus fertile et la plus peuplée
de l’Oman.
3» Le Djebel Akhdar. Il commence au Kataa-l-Loha et se pro-
onge jusqu à Samed ; le Batinah le borne au nord-est, le Dahirah
au sud-ouest. Ce district, fort montagneux, compte beaucoup
d habitants, et constitue la principale force militaire et politique
du royaume.
4° Le Dahirah, dont j ’ai déjà parlé.
5« La province de Mascate, qui s’étend de Barka au Ras-Heyran ;
les détails dans lesquels je suis entré peuvent en donner une
idée suffisante.
6° Le Belad-Sour, depuis le Ras-Heyran jusqu’au Ras-el-Hadd.
7° Le Djaïlan, qui se trouve immédiatement au-dessous.
8° La région comprise entre le Ras-el-Hadd et Dofar, pays
dont la population peu nombreuse se compose surtout de Bédouins
ou de nègres : il faut ranger dans la même division
l’Akhaf, qui se trouve entre le Katar et l’Harik. Ces huit provinces,
à 1 exception de la dernière, forment l’Oman dans le
sens strictement géographique et politique du mot.
J’ai recueilli les détails qui suivent sur la population et sur la
force militaire du royaume.
Villages.
I. Bahraïn................. 60
II. K a t a r . ........ 40
n i . Shardjah............... 35
IV. Rous-el-Djehal... 20
V. Kalhat................... 40
VI. Batinah................. 80
VII. Djebel Akhdar. . . 70
vin. Dahirah................ 40
IX. Belad-Sour.. . . 35
X. Djaïlan.................. 80
XI. Côte persane........ »
70000
135 000
85000
10000
60000
70000Q
600 000
80000
100 000
140000
300 000
2 280 000
Con tin g en t
m ilita ire .
3000
6000
3500
500
2000
30000
35000
20000
4000
8000
112000
Il faut ajouter à ce chiffre de population les habitants de la
côte sud-orientale, mais ils sont en petit nombre, si l’on m’a
fait un rapportexact. Le lecteur a pu remarquer que la province
de Mascate ne figure pas dans l’énumération des districts oma-
nites; les Arabes la comprennent en partie dans le Batinah, en
partie dans le Djebel Akhdar.
Les revenus du royaume sont considérables et sûrs. Lorsque
je cherchai à les évaluer en recherchant les différentes sources
d où ils proviennent, je crus m’être trompé dans mes calculs ou
avoir été mal informé, tant je fus surpris du chiffre élevé auquel
j ’arrivai. Je consultai aussitôt les relations des voyageurs
qui ont visité l’Oman, et je constatai que, pour les provinces
dont ils ont fait connaître les ressources, j ’étais demeuré au-
dessous de leurs appréciations. Les documents officiels qu’il
me fut permis de consulter me donnèrent le même résultat;
bien loin de m’être laissé entraîner à aucune exagération, je suis
donc à peu près certain d’être resté plutôt en deçà de la vérité.
Le lecteur sait déjà que l’Oman tire ses revenus de quatre
sources principales : la pêcherie des perles, les droits sur les
marchandises, les taxes territoriales et le monopole de certaines
exploitations. Nous allons les passer successivement en revue.
Il est difficile de préciser le nombre des bateaux qui, chaque
année, se livrent à la pêche des perles depuis Katif jusqu’à
Shardjah; je ne crois pas que le gouvernement lui-même soit
parfaitement informé sur ce point. Des registres sont cependant
tenus avec plus ou moins d’exactitude dans chaque bourgade de
la côte, et si 1 on prenait la peine de les consulter tous, on arriverait
à peu près à connaître le chiffre total. Les villes, villages
et hameaux échelonnés sur la côte perlière peuvent être évalués
à cent quarante environ, et le nombre de bateaux envôyés par
chacun d’eux est en moyenne de quarante; d’après cette estimation,
cinq mille six cents canots seraient employés à la pêche sur
les rivages de l’Oman et des îles Bahraïn. Or, chaque embarcation
doit payer une taxe équivalente à trente-sept ou trente-
huit francs de notre monnaie, sans compter un léger droit sur
les bénéfices, droit qui dépasse rarement un réal et demi, c’est-
à-dire une dizaine de francs : soit en tout quarante-huit francs.
En multipliant cette somme par le nombre des bateaux, on
trouve que la pêche des perles rapporte au gouvernement oma-
nite deux cent soixante-dix mille francs; ce qui n’empêche pas
les gouverneurs locaux d’exiger des taxes supplémentaires, du
moins dans les îles Bahraïn; au Katar, je n’ai jamais entendu les
habitants se plaindre d’aucune exaction.
Les droits de douane forment la seconde source des revenus
de 1 Oman. Niebuhr nous apprend que, lors de son voyage, on