
CHAPITRE XV.
L’OMAN.
I do a t len g th d e s c ry th e h a p p y sh o re
In w ic h I h o p e ere lo n g fo r a rriv e ;
F a i r soil i t seem s from fa r , an d f ra u g h t w ith s to r e
Of a ll th a t d e a r a n d d a in ty is a liv e.
(S p e n s e r . )
Limites géographiques de l'Oman. — Caractère général. — Histoire prim
itiv e .— Origine des habitants.'— Les Sabéens. — Le mahométisme
dans l ’Oman. — Impulsion carmathe. •— Les biadites. — L’étoilè polaire.
>— Jeûne annuel. — Condition sociale des femmes. — Niebuhr
à Mascate. — Combien il a été trompé par les apparences. — Caractère
général des Omanites. — Enchanteurs et sorciers. — Histoire d’un
magicien de Bahilah. — Nombre, condition et influence des nègres
dans l'Oman. — Invasions des Portugais, des Hollandais, des Persans.
— Le pays recouvre son indépendance. — Dynastie des Ebn-Saïd. —
Avènement d’Es-Sultan-Saïd. — Ses premiers succès. — Hostilités des
Wahabites. — Destruction des pirates. — Visite de Said à la Mecque.
— Sa mort. — Triple division du royaume. — Guerre entre Thoweyni
et Madjid. — Guerre entre Thoweyni et Amdjed. — Intervention de la
Grande-Bretagne. — Révolte populaire. — Thoweyni appelle les Ned-
jéens. — Expédition d’Abdallah-ebn-Saoud. — Histoire de Khalid-ebn--
Sakar. —Ses ravages dans le Batinah, — Abdallah débarque à Bereymah.
— Expédition dans le Djebel-Akhdar sous les Ordres de Zamil-el-Atyah.
— Paix générale* — L ’iman de Mascate. S Administration du royaume.
Conduite d’Ahmed-es-Sedeyri et des autres Nedjéens. — La côte persane.
— Nous débarquons à Lindja. — La ville. — Le port. — Le
commerce et les habitants®- Administration omanite. — La maison
de Doeydj. — Le marché de Lindja. — Députation persane. — Départ
pour Shardjah. — Un coup de vent. — Arrivée à Shardjah..
L’Aman, selon la prononciation arabe, ou l’Oman, d’après
une dénomination incorrecte répandue en Europe, est le nom
l'om a n . 2 9 9
appliqué sur la plupart des cartes au district maritime compris
entre le Ras Mesandum et le Ras-el-Hadd; à l’extrémité orientale
de la Péninsule. Les Arabes attribuent néanmoins à l’Oman
une étendue beaucoup plus considérable. Ils en reculent les
limites depuis le village d’Abou-Debi, dans le district des Benou-
Yass, jusqu’au voisinage de la ville de Dofar, sur la côte méridionale.
L’Oman comprend ainsi la province de Mahrah, le promontoire
de Ras-el-Hadd et le district qui longe la Côte des
Piratés. Il confine à l’Hadramaut vers le sud, au Katar du côté
du nord, et forme un immense croissant dont la partie convexe
regarde la mer, tandis que le bord opposé touche au vaste désert
méridional. Au point de vue politique, l’Oman a une acception
plus large encore, puisqu’il comprend, outre les territoires que
nous venons. de nommer, celui des Benou-Yass, le Katar,
l’Akhaf, toutes les îles du golfe Persique, à partir de Bahraïn,
Djishm, Ormuz (ou Hormouz, comme disent les indigènes),
Laredj et plusieurs autres de moindre importance, enfin la côte
persane tout entière, depuis le Ras-Bostanah jusqu’à Djask.
L’empire d’Oman possède encore les deux îles de Zanzibar et de
Socotora, ainsi que des colonies sur le rivage africain.
Un simple coup d’oeil jeté sur la carte convaincra le lecteur
que l’Oman est essentiellement un État maritime, dans lequel
le commerce et la navigation doivent tenir une place considérable.
Cependant les possessions territoriales ne manquent pas
d’importance. L’Oman proprement d it, comme nous nommons
la province qui a donné son nom au royaume entier, est
la partie de la Péninsule la plus riche en minéraux et en
produits agricoles ; en même temps, sa vaste étendue offre un
champ fécond au travail industriel sous toutes les formes. Les
possessions africaines sont également très-fertiles pour la plupart;
mais, sur ce point, le lecteur fera bien de consulter d’autres
autorités, car je n’ai jamais franchi la Ligne. Quelle que soit
néanmoins la richesse territoriale de l’Oman, c’est surtout l’immense
étèndue de ses côtes, découpées en une multitude d’excellents
ports, qui forme le caractère distinctif du pays.
Les premiers habitants de cette partie de l’Arabie paraissent
être venus de l’Yémen et avoir appartenu à des tribus kahta-
nites auxquelles ne se mêlait nul élément étranger. La famille
des Yaribah, d’après la tradition orranite, gouvernait les colo