4 PACHYDERMES
moins un vrai pachyderme ( les anoplotherium de nos carrières
à plâtre), comme j’ai même trouvé en consultant l’ensemble de
la structure, qu’il falloit associer les solipèdes avec les pachydermes
ordinaires, il est évident que le nombre des doigts ne peut
être pris en considération dans cette famille plus que dans aucune
autre. Il devient donc nécessaire pour la caractériser, de se renfermer
dans les expressions d’animaux à sabots non-ruminans.
Cet ordre des pachydermes ne comprenoit autrefois que cinq
genres : les éléphans, les rhinocéros, les hippopotames, les
tapirs et les cochons ,• j’y en ai transporté deux : les chevaux
et les damans,• j’en ai démembré un de celui des éléphans (les
mastodontes) , et deux autres de celui des cochons (les pécaris
et les phacochères ) ; enfin j’en ai découvert quatre que je ferai
connoître dans cet ouvrage, et dont deux, les anoplotheriums et
\espalceotheriums, sont déjà publiés et bien connus des naturalistes
ce qui porte le nombre total des genres de pachydermes à quatorze.
Les hippopotames, les cochons, les phacochères et les pécaris,
forment entre eux un petit groupe particulier, qui a des rapports
marqués avec les ruminans, surtout par l’ostéologie des pieds , et
qui se lie à cet égard avec le chameau, par 1 intermédiaire de mon
nouveau genre des anoplotheriums.
On sait que le chameau lui-même s’écarte assez du commun
des ruminans, par ses incisives supérieures, ses nombreuses canines,
un os de plus au tarse, une autre nature de sabots, et même par
quelques différences dans la forme de l’estomac.
Un autre petit groupe est celui qui comprend le rhinocéros , le
tapir, et le daman.
Le daman lie par ses dents le rhinocéros à mes deux nouveaux
genres du paloeotherium et de l’anoplotherium ; car ces quatre
genres ont presque absolument les mêmes mâchelières.
D’ un autre côté, le paloeotherium lie le tapir au rhinocéros
par la forme des pieds ; comme le tapir lie le paloeotherium aux
p éca ris, et par suite aux cochons, mais surtout au cheval, par
le moyen des incisives et des canines.
DES TERRAINS MEUBLES. 5
\J anoplotherium seul reste isolé à ce dernier égard , ne ressemblant
à aucun animal connu, à cause de la série non interrompue
que fqrment ses trois sortes de dents.
Les dents de devant ne sont pas le seul rapport du cheval avec le
tapir, le paloeotherium et le rhinocéros. Les os des extrémités de
ces animaux sont très-semblables. Quoique le cheval ait l’air de
n’avoir qu’un doigt, il en a réellement trois, les latéraux presque
réduits à rien se trouvant cachés sous la peau; et nous verrons une
espèce de paloeotherium où le doigt du milieu de derrière est déjà
beaucoup plus grand que les deux autres.
La trompe du tapir, à laquelle celle du paloeotherium devoit
fort ressembler, n’est aussi qu’un prolongement des naseaux du
cheval. Plusieurs musclés très-singuliers sont communs à ces deux
genres , comme on peut le voir dans mon Anatom ie comparée ,•
tandis que la trompe de l’éléphant est construite sur un plan qui
lui est absolument propre.
L ’éléphant ne trouvera d’analogues que dans les mastodontes
ou animaux de Y O h io , de Sim orre, etc!