lette de M. Adams, mais M. Tilésius nous dit expressément que les
Tonguses avoient mutilé les bords des alvéoles lorsqu’ils en arrachèrent
les défenses, et qu’ensuite M. Adams pour les y rajuster fit
encore rogner et égaliser ces bords (i)
Le crâne trouvé dans le Necker, près Manheim, dont j’ai parlé
ci-dessus d’après K eissler et M erh , et que j’ai fait copier pl. IX-,
fig. 12, ne laisse pas bien juger non plus de la longueur des alvéoles
dont les bords paroissent y avoir été fort mutilés ; mais ce crâne
n’étant connu que par une mauvaise figure, on ne peut en tirer de
conclusion valable.
Une différence qui a pu être constatée sur des morceaux plus
nombreux que celle des alvéoles et qui s’accorde aussi avec celles
de la mâchoire inférieure, c’est le parallélisme des molaires.
M. Jæger me l’assure positivement par rapport à une portion de
crâne du cabinet de Stutlgard, dont il m’a adressé une figure qu’on
voit pl. I Y , fig. 4-Une autre portion, dessinée par Pierre Camper,
montre à peu près le même caractère (2). J’ai fait copier sa figure,
pl. IV, fig. 3 , et j’ai fait placer à côté, fig. 1 et 2, celles des crânes
des Indes et d’Afrique, vus en dessous, pour montrer la convergence
beaucoup plus marquée de leurs molaires en avant.
La base du crâne de M. de Valsamachi, que je donne pl. I X ,
fig. 2, offre un parallélisme à peu près égal ; il est vrai que dans le
crâne de Manheim, les molaires paroissent se rapprocher en avant,
mais j’ai déjà fait remarquer que la figure en est trop mauvaise pour
qu’elle puisse faire autorité.
Nous possédons en ce Muséum une portion de l’occiput et du
temporal d’un éléphant fossile, rapporté de Sibérie par l’astronome
D elisle ( Daubenton, Histoire naturelle> XI, n°. DCDLXXXVIII),
qui m’a donné occasion de comparer ces parties plus exactement
que les autres, sur lesquelles je n’avois que des dessins; mais je n’y 1 2
(1) Mém. de F Acad, de Pétersb *, t» V , (i 8 i 5) p. 5 i i .
(2) Mém. de Haarlem, pl. X X I I I , pl. D .
ai trouvé que de petites différences peu importantes : cependant je
l’ai fait représenter par sa face postérieure, pl. IY , fig. 7, et par la
latérale, fig. 8. Ce morceau provient d’un éléphant d’environ dix
pieds de haut.
Pour offrir des moyens plus complets de comparaison entre les
crânes des trois espèces, je donnerai ici une table comparative de
leurs dimensions dans les pièces dont j’ai pu disposer.