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fixe d’Alexandrie, a pu confondre les épbqùes. Diodôre (i) et
Strabon (a) ne donnent une telle année qu’aux ThébainS : ils ne disent
jiâs qu’elle fut d’un usagé général $ et eux-mêmes ne sont venus que
ldtig-temp§ après Hérodote.
On prendi malgré qu on en ait, les mêmes idées de la science
astronomique des Chaldéens. Qu’un peuple qui habitait de vastes
plaines, sous un ciel toujours pur, ait été p'orté à observer le cours
dés astres ; même dès l’époque où il étoit encore nomade, et où les
astres seuls pouvoient diriger ses courses pendant la mtit;-, c’est ce
qù’il étoit naturel de penser -, mais depuis quand étoient-ils astronomes
et jusqu’où ont-ils poussé l’astronomie ? Voilà la question.
On véùt qué Gallisthènes ait envoyé à Aristote des observations faites
pàr-feùA; ét qui remonteroient ù 2200 ans aVant Jésus-Ghrist. Mais
cè fait n’éSt rapporté que par SimpScàa (3); à ce qu’il dit d après
Porpftÿrè, ét 60O ans après Aristote; Aristotte lui-même n en a
fièii dit ; aucun véritable astronome n’en a parlé. Ptolomee rapporté
et emploie- dix observations d’éclipses , véritablement faites par les
Chaldéens-, mais elles ne reûaontent qu’ k 'N a èom toa r
avant J-éSuS-Christ) ; elles dont grossières ; le témps n’y est exprimé
qu’eù heures et en demi-heures; et l’ombré qu’en demi ou en quarts
de diamètre. Cèpêndant, comme ellès àvoient des dates certaines ,
les Chaldéens dévoient avoir quelque connoissance de la vraie longueur
'de l’année et quelque moyen de mesurer le temps : ils pa-
roisséfft avoir connu fe période de 18 ans qui ramène les éclipses
d‘è bine dans le meme ordre et que k simple inspection de leurs
registres devoit promptement leur donner; mais il est constant
' (i) i i ï l , lit. ï ; pàg- mea 46.
(l3) Y oy eaM^Velambre, Hist, de t’Astron., t. I - . , p. 2I2. Vbÿez aussi son Analyse
* G e J u s , ibid. g M Comparez-!e avec M. M e ie r ,Mêm. sur l'Astronomre des Chalo
n s , dans le IV '. tome du Ptolomee de M. Halma , p. îbb.
qu’ils ne savoient ni expliquer, ni prédire les éclipses de soleil.
C’est pour n’avoir pas entendu un passage de Josephe, que Çassini,
et d’après lui Bailly, ont prétendu y trouver une période luni-solaire
de 600 ans qui auroit été connue des premiers patriarches ( i).
Ainsi, tout porte à croire que cette grande réputation des Chaldéens
leur a été faite à des époques récentes par les indignes suer
cesseurs qui, sous le même nom, yendoient dans tout l’empire romain
des horoscopes et des prédictions, et qui, pourseprocurerplus
de crédit, attribuoient à leurs grossiers ancêtres l’honneur des découvertes
des Grecs.
Quant aux Indiens, chacun sait que Bailly, croyant que l’époque
qui sert de point de départ à quelques unes de leurs tables astronomiques,
avoit été effectivement observée, a voulu en tirer une
preuve de la haute antiquité de la science parmi ce peuple , ou du
motos chez la nation qui lui auroit légué ses connoissances ; mais
tout ce système si péniblement conçu tombe de lui-même aujourd’hui
qu’il est prouvé que cette époque a été adoptée après coup,
sur des calculs faits en rétrogradant, et dont le résultat .étoit faux (2).
M. Bentley a reconnu que les tables de Tirvalour, spr lesquelles
portoit surtout l’assertion de Bailly, ont dû être calculées vers 1281
de Jésus-Christ (il y a 54o ans), et que le Surya-Siddhanta, que
les brames regardent comme leur plus ancien traité scientifique
d’astronomie, et qu’ils prétendent révélé depuis plus de vingt millions
d’années , ne peut avoir été composé qu’il y a environ 760
ans (3).
(1) . Voyez Bailly, Hist. de l’Astron. ancienne; et M . Delambve, dans son ouvrage sur le
même su jet, I , p. 3.
(2) Voyez L a P lace, Exposé du Système du Monde, p. 33.o ; et le Mémoire de M. Davis,
sur les calculs astronomiques des Indiens, Mém. de .Calcutta, t. I I , p. 225 de l ’éd..in-80.
(3) Voyez les Mémoires de M. Bentley, sur l’antiquité .du Surria Sidhanta, Mém. de
Calcutta, t. V I , p; 54<>; et sur les Systèmes astronomiques des Indiens, ibid., t. V III,
p. 195 de l’éd. in-8°.