372 HIPPOPOTAME
A n tonin en montra avec des crocodiles, des tigres et d’autres animaux
rares, au rapport de Jules Capitolin (Hist. Aug. ed. Schrev.,p. 142).
Dion (lib. L X X I I , p. 1211 et p. 1219) assure encore que Commode
en f i l v o l ?' cinq dans une occasion, et en tua de sa propre
main un dans une autre. Héliogabale en eut aussi (selon Lam-
pride, Hist. Aug,, p. 497), et il y en eut un sous Gordien 111 (selon
Jules Capitolin, ib., p. 677).'
Si l’on pouvoit s’en rapporter aux vers de Calpum ius, il y en
auroit eu plusieurs aux jeux de Carin, en 284(1).
Néanmoins, les auteurs anciens postérieurs à Pline, et les modernes
jusqu à Fabius Columna ne nous ont point donné de meilleure description
de cet animal. Oppien qui l’appelle cheval sauvage, et le
place en Ethiopie, ne fait que paraphraser à son sujet quelques traits
d’Aristote. Arnmien lui attribue encore la fo rm e du cheval, une
queue courte e t le p ied fourchu. Il est vrai que selon lui les
hippopotames avoient d éjà , dès le temps de Vempereur J u lien ,
disparu de l ’Egypte ( Am. Marc., lib. X X I I , cap. 15 ), en quoi il
est confirmé par Thénüstius (orat. 20).
C’est pour avoir confondu l’addition de Gylius avec le texte
d’Ælien , qu’Aldrovande (Quad. dig. , lib. I , p. 181 ) et Jonston
(de quadr. , p. 76) attribuent à Ælien une description que Gylius a
tirée de Diodore, mais sans citer son auteur (Ælian. Gylii, lib. X I ,
cap. 45).
La description d’A ch ille Tatius lui-même, de cet auteur alexandrin
du quatrième siècle, indiquée par M. Schneider, comme plus
juste que les précédentes, n’ est pas entièrement exempte d’erreurs.
L ’hippopotame, dit-il, est semblable au cheval p a r le ventre et
les p ied s, s i ce n ’est qu’i l a les ongles fen d u s ; sa grandeur est 1
(1) Calpum. Ec log., V II, vers. 66.
Spectavi .vitulos, et equorum nomine dignum
Sed déformé pecus, quod in illo nascitur amni
Qui sata riparum venientibus irrigat undis.
Ce qui est plaisant, c’est que le traducteur de Calpumius, Majrrault, a cru qu’il s’agissoit
de crocodiles, et met ces énormes lézards.
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celle du p lu s grand boe uf; sa queue courte et sans p o il comme
le reste de son corps ; sa tête ronde e t non p etite ; ses mâchoires
pareilles à celles du cheval; sa gueule fen d u e ju sq u aux tempes ;
son menton large ; ses narines très-ouvertes, e t respirant une
vapeur brûlante ; ses dents canines-recourbées, pareilles à celles
du cheval, mais trois fo is plus grandes (i).
Les artistes anciens ont mieux rendu cet animal que les naturalistes
et que les historiens. Il est représenté d’une manière très-
reconnoissable, avec l’ibis, le crocodile et la plante du lotus, sur
la plinthe de la statue du N il qui ornoit autrefois le Belvédère à
Rome, et qui est maintenant dans le Muséum des Arts ; seulement
les détails des pieds et des dents n’y sont pas exacts.
La mosaïque de Pa lestrine, où l’on s’estplu à représenter les animaux
de l’Egypte et de l’Ethiopie, offre trois figures excellentes d’hippopotames,
vers lebas à gauche, dont deux percées de flèches par des
chasseurs nègres, et une à demi-plongée dans le fleuve; mais ces figures-
n’y sont point accompagnées d ’un nom comme la plupart des autres.
On le voit encore, toujours avec le crocodile et le lotus, dans une
pierre gravée du cabinet du duc d’Orléans (t. II, p. 62).
Les médailles d’A drien qui représentent si souvent l’Egypte et
ses attributs, offrent aussi l’hippopotame avec le crocodile et la figure
du Nil. On voit une de ces médailles dans l’hist. aug. d’Angeloni
(pl. C X L IX , fig. 58), et une autre dans les Numismat. imp. rom.
de Jacob. Biæus (pl. 3g , fig. 7), L ’hippopotame est monté par un
enfant dans la première de ces médailles; il est accompagné du crocodile
dans l’une et dans l’autre.
Quoique le nom de l’animal ne soit pas gravé sur ces monumens
il n’ en est pas moins certain que les figures qu’ils présentent appartiennent
à l’hippopotame, attendu que d’après le témoignage exprès
de Lucien et de P h ilo stra te, on ne peignoit ni ne sculptoit guères
le Nil sans l’acCompagner et de l’hippopotame et du crocodile (2). 1 2
(1) Ach. T a l . , lib. IY , cap. I I , éd. de D eux-Ponts, 1792, p. i 5a.
(2) Lucian., Rhetor. præcept., ed. Reitz. ,'Ainsterd. 1743, t. I II, p. 2 ; Philostrat., le.
lib. I , iinag. V , éd. d’Olearius, Leipz. 1709, p. 769.
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