Strahlenberg parle d’une tête entière de quatre pieds et demi de
long, de Tumen sur la Toura (i). Le T om , autre tributaire del’Où,
en a beaucoup donné (2), ainsi que la K eta (3).
Un squelette entier a ete vu sur lesbords du premier, entre Tomsk
et K q fn etsko , par Messerschmidt (4).
Enfin on en trouve jusque sur Y A le i, et même au pied de ces
montagnes si riches en mines, desquelles plusieurs des branches de
YOb prennent leur source. M. P allas assure avoir une molaire tirée
d’une mine même de la fameuse montagne des Serpens, et trouvée
avec des entroques, l’une des anciennes production# de la mer (5).
Le bassin du Jenisea en a fourni de tout temps (6), auprès de
Krasnojarsk, oùM. Pa lla s en eut une molaire (7); et jusque par
les 700 de lat. nord, au-dessous de Selakin o, c’est-à-dire très-près
de la mer Glaciale. Ce naturaliste nomme aussi 1 Angara, autrement
dit grande Tonguska, parmi les rivières qui en ont déterré (8).
Messerschmidt et Pa lla s citent encore le Chatanga, fleuve qui
se jette dans la mer Glaciale, entre le Jenissea et la Léna (9).
IsbrandAdes et J ean B em hard M illier ( 1 o) citent Jrkutsk sur la
L én a , et l’Académie de Pétersbourg possède un crâne, trouvé non
loin de l’embouchure de ce fleuve (11) avec presque tout le squelette.
Le P ilh o u i, qui se jette dans la L én a , et sur les bords duquel
on a trouvé ce rhinocéros entier, n’est sûrement pas dépourvu d os-
semens d’éléphans.
(1) Strahlenb., trad. a n g l.,p . 4°4*
(2) Pallas et Messerschmidt, locis cit.
(3) - Isbrand-Ides, ap. Sloane, loc. cit., p. 437-
(4) Strahlenb., trad. an g l., p. 4.°4-
(5) Nov. com., loc. cit.
(6) Isbrand-Ides, loc. c it.; Palla s, Nov. com., X III, p. 4l 11 hour. Lange et Muller,
ap. Shane, loc. cit.
(7) Wtyy. , V I, p. 170 ; et Nov. com., X V II, p* 584-
(8) Nov. com., X I I I , p. 471 *
||§ Locis cit.
(io) Ap. S ha n e, loc. cit.
(i t) Pallas, Nov. com., X I I I , p. 472-
Nous avons déjà parlé du crâne des bords de YIndigirska^ il fut
tiré du flanc sablonneux d’une colline, non loin du ruisseau dit
Polockowoi-Ruczei ( i) , vis-à-vis de Stanoi-Jarks (2).
En ajoutant à tous ces lieux les rives du Kolym a et de YAnadir dont
parle Pa lla s (3) , on trouve qu’il n’y a aucun canton en Sibérie qui
n’ait des os d’éléphans. Mais ce qui paraîtra sans doute plus extraordinaire
encore, c’est que, de tous les lieux du monde, ceux où il y
a le plus d’os fossiles d’éléphans, sont certaines îles de la mer Glaciale,
au nord de la Sibérie, vis-à-vis le rivage qui sépare l’embouchure
de la Léna de celle de YIndigirska.
La plus voisine du continent a trente-six lieues de long.
« Toute l ’île ( dit le rédacteur du voyage de B iïlin g s'), à F e x it
ception de deux ou trois ou quatre petites montagnes de rosi
chers, est un mélange de sable e t de gla ce; aussi lorsque le
il dégel fa it ébouler une partie du ripage, on y trouve en abon-
» dance des os de mammont.
11 Toute l ’île , ajoute-t-il, suivant Vexpression de l ’ingénieur,
il est fo rm ée des os de cet animal extraordinaire, de cornes et
il de crânes de buffle ou d’un animal q u i lu i ressemble, e t de quel-
ii ques cornes de rhinocéros, il Description très - exagérée sans
doute, mais qui prouve à quel point ces os y sont abondans.
Une seconde île, située cinq lieues plus loin que la première et
longue de douze, offre aussi de cés os et de ces dents ; mais une
troisième à vingt-cinq lieues au nord n’en a plus montré (4).
Il s’en faut bien que le midi de l’Asie ait autant fourni de ces osse-
mens que le nord.
Les lieux les plus méridionaux de l’Asie, où l’on ait dit jusqu’à
présent avoir trouvé des os fossiles d’éléphans, sont la mer d'A r a l et
les bords du Ja xa rtes, aujourd’hui Sihon. Daubenton mentionne
(1) Messerschmidt, loc. cit.
(2) Pallas, Nov. com., X III, p. 471*
<3) Id.
<4) Voyage de Billings, traduit par Castera, t. I , p. 181 et suiv.