a déjà été relevée par H arrer, apothicaire de Ratisbonne, dans la
Correspondance des Savons de K o h l( i).
Quant aux molaires entières, qui sont la partie de 1 éléphant que
l’on a le plus souvent trouvée et recueillie dans l’état fossile, les
questions qui se présentoient d’abord étoient celles-ci :
jo. A u q u el des deux éléphans vivons les molaires fo s sile s ressemblent
elles davantage P
2°. Ressem blent-elles entièrement a l un des deux ?
E n f in 3 <>. Toutes les molaires fo s sile s so n t-e lle s semblables
entre elles ?
Il n’y a point de doute sur la première question. Le plus grand
nombre des dents fo s s ile s , on peut même dire toutes ou presque
toutes, ressemblent, à la première vue, à celles des In d es, et se
composent comme elles de rubans à peu près dégale largeur, et
festonnés.
Qn peut s’en assurer en consultant notre planche Y I , où nous
avons fait représenter des dents fossiles tant supérieures qu inférieures
de différens âges, à moitié de leur grandeur naturelle.
Fig. i est une inférieure d’un vieux éléphant, toute usée, trouvée,
il y a quelques années, dans la forêt de Bondy, avec sa pareille.
Fig. 2 en est une d’un très-jeune éléphant; une vraie molaire de
lait : de Fouvênt.
Fig. 3 est une molaire supérieure d’un éléphant d âge moyen de
Sibérie : c’est le n°. MXXII de Daubenton.
Fig. 4 est une des secondes molaires d’un jeune éléphant. Elle
vient des environs de Toulouse.
Fig. 5, une molaire inférieure d’un vieux éléphant, usée seulement
à demi.
La très-petite dent de Toscane de la fig. 4 > p t 1^-5 et ^es dents
d’adultes, qui adhèrent encore aux mâchoires supérieures, pl. IV ,
fig. 3 et 4 ) et aux inférieures, pl. Y , fig. 4 et 5 , et pl. VIII, fig. 1 5
confirment cette ressemblance générale.
(i) Bhmienlach Gott., gel. anz. 2 juin 1808.
C’est elle qui a fait dire à P allas eX à presque tous ceux qui sont
venus depuis lui, que l’éléphant fo s s ile est le même que celui
Pi A sie.
Mais cette ressemblance est-elle complète ? Je l’ai nié autrefois ( i) ;
depuis lors j’ai hésité un peu à soutenir une assertion qui pouvoit
paroître hasardée, et sur laquelle les observations de feu mon savant
ami, A drien Camper, m’avoient inspiré quelques doutes (2). Examinons
de nouveau la chose avec impartialité.
Il est certain d’abord que le nombre des lames, considéré seul,
ne peut, comme je l’avois cru, donner de bons caractères, puisqu’il
est sujet à varier selon l’âge de l’individu et le rang de sa dent, depuis
quatre jusqu’ à vingt-trois ou vingt-quatre.
Mais le nombre, pris sur des dents de longueur égale, n’en don-
neroit-il point ? C’est ce que j’ai examiné sur un grand nombre de
dents des Indes et fo ssiles , et j’ai presque toujours trouvé les lames
de ces dernières plus minces, et par conséquent plus nombreuses
dans un même espace.
J’en ai dressé une table que je joins à la fin de cet article. On peut
y voir :
i°. Que lès lames varient d’épaisseur dans les divers individus de
chaque espèce ;
2°. Qu’il y a, comme nous l’avons dit plus haut, un rapport entre
cette épaisseur et le nombre des lames, c’est-à-dire que plus il y a
de lames dans une dent, plus chaque lame prise à part est épaisse;
3°, Que cependant en comparant ensemble des dents de même
nombre de lames, ces lames occupent presque toujours un espace
sensiblement moindre dans les molaires fossiles ; et que cette différence
va très-loin dans certains échantillons, et d’autant plus loin
que le nombre des lames est plus fort.
Ainsi, lorsque M. Camper m’oppose'une dent d’éléphant vivant,
à lames minces, et une autre à lames épaisses, c’est que la première 1
(1) Mém. de l’In s l., Classe de Math, et Phys., t. I I , p. i 5.
(2) Description anat. d ’un éléph., in-fol., p. ig.
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