de la taille des éléphans les plus communs aujourd’hui dans les Indes,:
et resteroit fort éloigné de ces dimensions gigantesque qu’on se plaît
ordinairement à attribuer au mastodonte; et comme les grands os
que possèdent, soit le Muséum britannique, soit le nôtre, soit
celui de M. Camper, ne surpassent pas beaucoup en volume ceux
que M. P ea le a rassemblés en squelette, on ne peut pas dire que ces
derniers sont venus de quelque individu de taille médiocre.
En calculant d’après les plus grandes dents que l’on ait eues isolément,
calcul souvent sujet à de l’exagération, on trouveroit tout
au plus qu’elles appartenoient à des individus de onze pieds trois1
ou quatre pouces; et le tib ia , cité ci-desSus, du cabinet de M. Camp
e r , en indiquerait un de onze pieds huit pouces. Ainsi , comme
nous l’avons dit au commencement de ce chapitre, il n’y a point
encore de morceau qui prouve que le mastodonte ait atteint, encore
moins surpassé, douze pieds de roi, de hauteur au garrot.
Le squelette de M. P ea le a i 5' anglois ou 4>55 depuis \ementon
jusqu'au croupion, comme il s’exprime. Je pense qu’il a voulu dire
depuis le bout du museau jusqu’au bord postérieur de l’ischion.
L ’éléphant n’a pas cette dimension beaucoup plus considérable
que sa hauteur. Un éléphant de dix pieds de haut ne serait pas
tout-à-fait long de onze, ou de 3,57- Ainsi le mastodonte étoit
beaucoup plus allongé h proportion de sa hauteur que Y éléphant.
C’est ce dont on peut prendre une idée fort juste, en comparant
notre pl. Y avec notre pi. I sur les éléphans.
io°. L es pieds.
Selon M. P ea le (H ist. disq. , p. 5^ ) , les os des pieds de derrière
sont remarquablement plus petits que ceux des pieds de devant ;
mais la même chose a lieu dans l’éléphant. Dans ceux de devant, les
deuxièmes phalanges se terminent, selon le même auteur , par des
rainures qui semblent indiquer que les troisièmes, ou les onguéales,
avoient plus de mouvement que dans l’éléphant, et ressembloient
davantage à celles de l’hippopotame.
Les présens de M. Jefferson nous ont mis à même d’établir des
comparaisons plus détaillées.
Ces os ressemblent en général à ceux de l’éléphant, comme on
devoit s’y attendre dans deux animaux aussi voisins.
Nous n’avons pas en le scaphoïde du carpe, ni le trapèze, ni le
trapézoïde, ni le pisiforme.
Le sémilunaire ( pl. Y I I , fig, 2 ) est beaucoup plus écrasé que
dans l’éléphant, c’est-à-dire beaucoup plus large et moins haut. Il
est aussi moins long d’avant en arrière ; du reste ses contours et ses
facettes sont à peu près les mêmes. Cette dépression existe aussi
dans le cunéiforme, mais à un moindre degré.
L’une fo rm e (fig, 3 ) est dans la proportion du sémilunaire, c’est-
à-dire plus long et moins haut que celui de l’éléphant. Nous n’avons
eu cet os qu’un peu mutilé, en sorte que nous ne pouvons comparer
les figures de ses facettes.
Quant au grand os (fig. 4) B faut qu’il ait tenu moins d’espace en
travers à proportion, car ses dimensions proportionnelles sont à peu
près les mêmes que dans l’éléphant.
Les os du métacarpe que nous avons eus sont tous plus courts
et plus gros à proportion que ceux de L’éléphant. Cette forme trapue
est surtout: manquée dans celai de l’index (pl. V I I , fig, .6), qui sans
être plus long que celui d’un éléphant de huit pieds, est du double
plus large; en outre sa facette articulaire trapézoïdienne est convexe
et plus large que dans l’éléphant ; la trapézienne plus longue, et
celle qui répond au métacarpien du médius, moins verticale.
Le métacarpien de Y annulaire (pl. VII, fig. 7), à longueur égale,
est d’un tiers seulement plus large que dans l'éléphant. La làcette
par laquelle il correspond, à l’unciforme est divisée en deux plans
par une arête plus saillante.
Nous avons pu d’autant mieux saisir cette différence qu’à côté de
ce métacarpien d’annulaire de mastodonte, nous en avions un d’ éléphant
fossile, trouvé au même lieu et presque entièrement semblable
à celui de l’éléphant des Indes.
L ’astragale, envoyé par M. Jefferson (pl. V I I , fig. 8 ), est plus