Fig. 5 en est une k six pointes à demi-usée : elle est copiée d’après
un dessin qu’a bien voulu m’envoyer M. Elitmenbach.
Nous en avons, depuis long-temps, au Muséum trois pareilles,
anciennement rapportées par Fabri. Ce sont elles que Daubenton
(H ist. n a t., X I I , n°. 1106, 1107, 1108), et Buffon {Epoques de
la nature, pl. Y ) ont prises pour des dents (Yhippopotames gigantesques
mais elles sont faciles à distinguer des dents d hippopotames,
par ces losanges, dont notre figure donne une idée fort
juste, et qui diffèrent beaucoup des trèfles de Y hippopotame ;
d’ailleurs Y hippopotame#.’a. jamais que quatre trèfles et non pas six.
Cette figure k six losanges résulte d’une detrition moyenne; quand
la détrition n’ est pas aussi avancée, il n’y a que de légères troncatures,
et lorsque la dent n’étoit pas encore sortie de la gencive f ia
couronne présente seulement trois collines crénelées, un peu enfoncées
dans leur milieu.
Nous possédons maintenant, par là générosité de M. Jefferson,
deux de ces germes nullement entamés, dont un tient encore à la
mâchoire. Voyez pl. III, fig. 3 et 4. Celui qui est détaché a o,‘i de
long, et o,d65 de large.
Au contraire, quand la détrition va plus loin, comme dans la
dent de Pallas, act. petrop., 1777, IIe. partie, planche IX , fig. 4 5
les losanges s’unissent deux à deux en bandes transversales.
Enfin la détrition arrive jusqu’à réunir ces bandes elles-mêmes
ensemble , et en forme alors un seul disque irrégulier de matière
osseuse, comme à la dent de notre pl. IV , fig. 4 > qni a rapportée
par M. Legris de B ellisle. Elle est longue de o, 1 1 , et large de 0,08.
Les dents à six pointes, ou à six losanges , varient en longueur
de o,og5 à 0,12 , et ce ne sont pas toujours les plus longues qui sont
les plus larges, en sorte qu’il y en a de plus ou moins carrées.
Une différence qui n’est pas moins essentielle, c’est que les collines
transversales sont plus obliques dans celles qui sont à proportion
plus étroites, et plus à angle droit dans celles qui sont plus
carrées.
Les échantillons que nous avons vus en place à des mâchoires
inférieures étant tous de l’espèce plus oblique, nous avons lieu de
croire que ce sont les dents supérieures qui sont plus carrées et ont
les collines plus transverses. Cela est d’autant plus probable que la
même différence de direction des collines a lieu pour les arrière-
molaires.
Les deux dents anciennement rapportées par L on g u eil, et dont
l ’une est représentée par B uffon , suppl., tom. V , pl. V, étoient de
cette sorte carrée et bien transverse. L ’une d’elles a 0,12 de long
sur 0,09 de largè, l’autre 0,11 sur o,o85.
Les dents à six pointes obliques diffèrent elles-mêmes en grandeur
et en largeur relative. La jeune mâchoire, fig. 3 et 4 , pl- M ,
nous apprend que les plus petites, qui sont aussi les plus étroites,
sont placées avant les autres. En effet, la dent postérieure y a o,og5
sur o , q 6 6 , et l’antérieure 0,08 sur o,o55.
Passons maintenant aux dents à dix pointes, et rétrécies en arrière,
c’est-à-dire, aux arrière-molaires inférieures,. Elles varient par les
degrés de détrition, presque autant que celles à six pointes.
Leur grandeur est vraiment faite pour surprendre. Celle du cabinet
à’E b e l, qu’a décrite le baron de B o ck , et qui est à demi-usée,
est longue de 0,237.
Nous en avons une, au cabinet du roi, donnée par M. le duc de
P la isa n ce, encore intacte dans ses pointes, et longue de o , 2 3 g
sur 0,11 de large. Nous la représentons pl. I , fig. 2.
Une autre, donnée par M. Dufrène et également intacte, a 0,225
de long sur 0,1 de large.
Celle de nos fig. 1 et 3 , qui est déjà en partie usée, a été dans
les cabinets de Joubertet de M. de Drée. Elle est longue de 0,2,
large de 0,095, haute avec ses racines de 0,18, et du poids de 8 liv.
12 onces.
Celle de la mâchoire adulte, donnée par M. Jefferson, pl. I I I ,
fig. 1 et 2 , est à peine entamée. Sa longueur est de 0,182, sa largeur
de 0,095.
J’en ai vu une, rapportée de la Nouvelle-Orléans, dans un état de
détrition intermédiaire, et longue de 0,182, et une autre du même