dents;;car celles-ci, ainsi que les mâchoires, ne sont moindres que
d’un huitième,, et le tibia Test de plus d’un tiers. Le mastodonte à
dents étroites auroit donc été beaucoup plus bas sur jambes ; ainsi sa
trompe auroit été plus courte, etc. Mais jfoubli© qu’il ne faut pas se
laisser aller aux conjectures sur un seul ossement.
M. Canali dit bien avoir un tibia trouvé près du Tibre, et qu’il
croit de mastodonte, mais il n’en donne pas de figure , ni de description
précise (1).
J’ai vu et dessiné à Sienne,, dans le cabinet de l’Aeadémie des
F isio critici, un fragment de bassin trouvé avec la mâchoire décrite
par Baldassari; mais il ne m’a pas fourni des caractères assez marqués
pour que j’aie jugé utile de le faire graver.
Dans les fragmens de M. Ckouteau, il n’y avoit qu’un os du métacarpe
qui. fut bien reconnoissable.
Il ressemble beaucoup en petit à celui d’un éléphant.
Il pâi oit que lés mastodonte» à dent» étroite» sont plus souvent
enfouis avec des coTps marins, que ne l’est la grande espèce de
l ’Ohio.
A la vérité,. Réaumuæ ne parle point de coquilles! dans sa Description
des minières de turquoises de Simorre ; il dit seulement que
les dents et lesos sontsur une terreblamchâtre, recouverts et encroûtés
d’un sable fin,.gris' , et quelquefois bleuâtre, mêlé de petites pierres,
sur lequel est un autre lit de sable semblable à celui de la rivière.
Les grosses dents sont accompagnées, de dents plus petites, trop,
mal dessinées sur les planches pour qu’on puisse les déterminer
exactement. Cependant les unes m’ont paru: les dents antérieures
à quatre pointes du même animal, et les autres,.celles du grand tapir
fossile.
Je ne sais pourquoi Réaumur, et tous ceux qui ont écrit d’après
lui, mettent Simorre, en bas Languedoc. Cette petite ville, aujourd’hui
du département du G ersr appartenoit au comté d’Estarrac
f i) Dans sa correspondance avec M. Spachni, page
en 'Gascogne; «lie est sur la rivière de Gimont. On trouve des dents
semblables, selon Réaumur, un peu plus bas, à Gim ont même,
ainsi qu’à A u d i sur la rivière de f i« * . Je sais qifon trouve aussi
dams ce dernier endroit des dents de tapir gigantesque.
Ilne reste pas la même incertitude sur le morceau de M. de Borda.
H avoit été trouvé à Sort -non loin de D a x , département des Landes,
dans une couche vraiment marine, avec des mâc hoires .d’une .espèce
de dauphin dont je parlerai ailleurs., des gLosmpètr&s, et des mâchoires
que j’ai reconaues pour venir de diodom et de tétrodons,
lorsque le propriétaire me les fit Noir dams sou cabinet.
Baldassari ne .dit point de quoi la mâchoine qu’il décrit étoitim-
oeédiatement accompagnée, -mais seulement .qu’elle fut découverte
par l’éboulement d’un monticule, st que le pays des environs .est
plein de corps marins ; qu’il y a même de grosses vertèbres de
cétacés iau milieu du monte FoUonico.
La dent de Trévoux avoit été prise par M. La itière daias Tin-
teneur dun maonîticule de sable ponne .dit rien des antres fossiles qui
pouvaient s’y trouver.
Quant aux os de TAmérique méridionale, les anciens auteurs
espagnols «u ont fait beaucoup de récits merveilleux. Ce sont .ces os
qniîoat donaé lieu à tout ce quon rapporte des géams qui doivent
.te c>it e:\i.ste autrefois au JPeixm, et sur lesquels on peut consulter la
Oigaatedogie espagnole .de Torrubia, ou mieux encore le récit de
Pedro <Creça, copié par G an xtim o§ lib. IX., cap. IX. *
On trouve aussi .quelque chose sur ces prétendus os de géans dans
divers voyageurs. L eg en til dit en avoir vu des restes :< dans son
voyage .an P érou , et même que ses guides lui montrèrent les traces
de la foudre qui les av oient détruits :(i).
On conserve encore à L im a , soit dans le .cabinet public, commencé
en 1792, soit chez divers particuliers, de ces dents qui passent
pour être de géans ;(a).
(1) Nouv. Y oy . autour du monde, parM. Legentil, 17.28,1 ,74 et ^5 .
(2) Journ. littér. de Goettingen, 27 févr. r8o6.