66 - ÉLÉPHANS
Au contraire, celles de Jonston ( i) , qui sont fort bonnes, et qui
ont servi de modèle à la plupart de celles A’H artenfels (2), dont
Ludolph{3) a ensuite emprunté les siennes; celle de N eu h o f (4),
dont les défenses sont seulement trop relevées ; celles Aï Edwards (5)
dont la tète est trop ronde,*parce qu’elle est prise d’un jeune sujet
auquel il a fallu ajouter des défenses, sont de l’éléphant des Indes.
Les deux figures de Ruffon (6) copiées par Schreber (7) et par
Alessandri (8) sont les deux sexes de l’espèce des Indes.
Meyer donne une assez bonne figure d’un mâle dauntelah (vor-
stell. allerh. th ier e, I , pl. LX IX ) ; mais le squelette (ib ., L X X )
est copié de B la ir sans aucune correction.
Le foetus d’éléphant, conservé à l’hôtel de la Compagnie des Indes
occidentales à Amsterdam et représenté par S eba, t. 1 , pl. I I I , est
aussi de l’espèce des Indes.
5°. Différences prises des parties du squ elette, autres que
la tête.
Je n’ai eu pour les objets traités dans ce paragraphe qu’un seul squelette
de l’espèce d’Afrique et d’un individu femelle, celui que D u -
vemey avoit préparé sous Louis X IV , et qu’ont décrit Perrault et
D aubentonj mais j’en ai eu trois de l’espèce des Indes, préparés
sous mes yeux par M. Rousseau, mon prosecteur. Il y en a deux
d’individus mâles : le premier de la variété dite aux Indes mooknah,
qui n’a jamais que des défenses très-courtes ; l’autre, de celle dite
dauntelah, ou à longues défenses, qui est aujourd’hui dans le cabinet
de l’Université de Leyde. Notre individu, qui appartenoit à la variété
(1) Quadr., tab. V I I , VIII et IX.
(2) Elephantograph. curios, passim.
(3) AEthiop., lib. I , cap. g.
(4) Ambass. orient. , Descr. gén. de la Chine , p. g4-
(5) Av. , 2 2 1 , fig. 1.
(6) Hist. nat., X I , pl. I et suppl., III, pl. L IX , et Y I , pl. II.
(?) Qliadr., I I , tab. 78.
(8) Quadr., I , pl. II.
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mooknah'çs.r ses dents, appartenoitpar sa forme à la variété komarea
ou trappue; le dauntelah, au contraire, appartenoit à la variété mer-
ghée ou élancée. Ainsi ils réunissoient à eux deux les principales différences
que les éléphans des Indes peuvent offrir. Le troisième est
d’une femelle de cette même variété komarea, qui étoit venue de
Ceylan avec son mâle et avoit vécu long-temps avec lui soit en Hollande
, soit à Paris.
• J’ai vu encore un quatrième squelette d’un jeune individu à Florence,
dans le cabinet du grand-duc, et un cinquième, encore plus
jeune, à Londres, dans le cabinet de M. Brooks.
Enfin M. Mertrud avoit conservé quelques os isoles d une femelle
de l’espèce des Indes de la variété komarea, morte a la ménagerie
de Versailles en 1782, et dont la peau bourrée a été donnée par
notre Muséum au cabinet de l’Université de Pavie,
Nos squelettes mâles des Indes m’ont montre que les différences
de proportion des variétés se réduisent a peu de chose.
Les os de femelle ont prouvé que les sexes ne produisent point
dans le squelette de* caractères très-sensibles ,■ si ce n est un peu plus
de minceur dans les os longs de la femelle et quelques différences
au bassin : mais j’ai vu en même temps que les espèces en produisent
de telles , que plusieurs os , examinés chacun séparément avec
attention , peuvent faire connoître à eux seuls s’ils viennent de
l’espèce Ai A friq u e ou de celle des Indes.
1 °. L ’omoplate, par exemple, fournit des caractères aussi tranchés
que le crâne. Ses trois côtés ont d’autres proportions, et ses
angles d’autres ouvertures; enfin son cou est beaucoup plus large,
et l’apophyse récurrente de son epine est tout autrement placée dans
l’éléphant des Indes que dans celui d’Afrique.
Dans l’omoplate de l’éléphant des Indes (pl. V I I I , fig. 6)1 apophyse
est entre le milieu et le tiers inférieur de la longueur de 1 os.
Dans celui d’Afrique (ib ., fig. 7) elle est au-dessous du quart inférieur.
2°. L ’humérus donne des caractères spécifiques moins frappans
que l’omoplate.
Cependant celui Ai A friq u e est plus grêle que celui des Indes.