débris d’un ancien mur, épais de huit pieds et de quatre-vingts «
tour, qui paroît avoir été l’enceinte d'un fort ou d’un temple, et l’on
en voit en effet encore quelques restes. Aussi Spieùs conclut-il que
ces os étoient ceux des animaux qu’on sacrifioit ; mais ils étoient pour
la plupart bien plus profondément que les fondations de ce mur :
d’ailleurs l’on en trouve encore plus près du N eck er, dans un sol
naturel, et tout semblable à celui où on les déterra. Tout ce qu’on
pourroit conclure de leur abondance dans cette enceinte, c ’est
qu’ils avoient déj à été une fois déterrés et rassemblés à cet endroit
par quelques curieux.
Le soi est une argile jaunâtre, mêlée de petits grains de quartz roulés,
et de petites coquilles. M. Autenrieth. m’a envoyé les dessins de
cinq qui m’ont paru du nombre de nos petites coquilles d ’eau douce.
Cette argile remplit les divers enfoncemens des collines calcaires,
A bancs réguliers, qui bordent la vallée-du Necker, et qui, après avoir
formé la masse du bas pays de Wirtemiberg, vont se joindre à des
collines plus élevées d ’une marne rougeâtre, qui entourent les montagnes
du haut pays, calcaires entre le Necker e t le Danube ( l ’alb
de Suabe ), et formées de granit, depsammite et de grès, entre 'le
Necker et le Rhin ( la fo r ê t N oire ).
Ces collines marneuses offrent souvent des plantes pétrifiées et des
couches de charbon de terre ; et leur sommet est reoouvert de pétrifications
marines anciennes , comme ammonites , bélemnites, -etc*
M. A utenrieth a trouvé dans le voisinage une forêt entière de
troncs de palmiers couchés.
Ce fut un simple soldat qui remarqua le premier par hasard, en
avril 1700, quelques os qui se montraient hors deterre. Le duc alors
régnant, Eberhardt-Louis, fit continuer lés fouilles pendant six
mois. On garda ce qu’il y eut de plus entier; le reste, en quantité
prodigieuse, car il y avoit, selon lie is e l, plus de soixante défenses,
fut envoyé à la pharmacie de la .Cour pour être employé comme"
licorn efo ssile.
Les os eux-mêmes étoient sans aucun ordre , en grande partie
brisés, quelques-uns roulés, sans aucune proportion entre eux.
II y avoit, par exemple, des dents de chevaux par charretées, et
pas des os pour la dixième partie de ces dents. Les os d éléphans
paroissent avoir été plus élevés que la plupart des autres.
En général, on 11’en trouva plus aucun, passe vingt pieds de profondeur.
Une partie étoit engagée dans une espèce de roc, formée
par de l’argile, du sable , des cailloux et de lo c re , agglutines
ensemble, et l’on fut obligé d’employer la poudre pour les avoir.
Les os d’éléphans que l’on a encore à Stuttgardt dans le cabinet
royal, consistent dans les morceaux suivans : une portion de mâchoire
supérieure avec deux molaires parfaitement parallèles ; deux
molaires supérieures antérieures, presque entières, et des fragmens de
deux autrês; les lignesd’émail dans les parties usees sont, comme dans
presque toutes les molaires fossiles, minces et droites, presque sans
festons et anguleuses dans le milieu ; quatre molaires supérieures
postérieures; deux molaires inférieures; des fragmens et des germes
où il y a des lignes d’émail bien festonnées; une défense très-courbée
de cinq pieds et demi, et une autre de quatre pieds et demi,
mesurées par le côté convexe ; des fragmens de beaucoup d autres;
des portions de vertèbres et de côtes; quatre omoplates, et des
fragmens de quelques autres; un fragment d’humérus; trois cubitus;
six os innommés du côté droit et sept du gauche, la plupart incomplets
; quatre tètes de fémurs ; trois corps de fémurs sans tête ;
nne rotule ; deux tibias ; il y a de plus, chez un apothicaire de la
même ville, une mâchoire inférieure et une portion du tibia.
Ces os sont accompagnés dans le cabinet de beaucoup dos de
rhinocéros, d’hyène et d’animaux du genre du cheval, du cerf, du
boeuf, du lièvre et de petits carnassiers. De très-grandes- épiphysesde
vertèbres pourroient faire soupçonner des cétacés. Il y aaussi quelques
fragmens humains-, sur lesquels je reviendrai. Malheureusement on
n’a pas assez distingué les hauteurs différentes où chaque os fut trouvé,
pendant six mois que les fouilles durèrent, ni les os qui etoient dans
le retranchement mentionné par R eisel, de ceux qu on trouva hors
de ses limites. Ou déterra par exemple aussi des morceaux de charbon
et des fragmens d’objets fabriqués par l’homme, comme de vases, etc.,
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