S E C T IO N T R O IS IÈM E .
R é s u m é g é n é r a l d e c e p r e m i e r c h a p i t r e .
Ainsi, d’après toutes ces recherches et toutes ces “comparaisons ,
L ’éléphant à crâne arrondi, à larges o reilles, à mâchelières
marquées de losanges sur leur couronne, que nous appelons éléphant
ÆAfrique ( elephas africanus) , est un quadrupède dont la
seule patrie connue est jusqu’à présent l’Afrique.
On est certain que c’est cette espèce qui habite au Cap, au Sénégal
et en Guinée ; on a lieu de croire quelle se trouve aussi à
Mosambique : mais on ne peut assurer qu’il n’y ait point des individus
de l’espèce suivante dans cette partie.
On n’en a point vu, représenté, ni comparé assez d’individus pour
savoir si cette espèce offre des variétés remarquables.
C’est elle qui produit les plus grandes défenses. .
Les deux sexes en portent également, du moins au Sénégal.
Le nombre naturel des ongles est de quatre devant et de trois
derrière.
L ’oreille est immense et couvre l’épaule.
- La peau est d’un brun foncé et uniforme.
Cette espèce n’a point été domptée dans les temps modernes. Elle
paroît cependant l’avoir été par les anciens qui lui attribuoient dans
cet état moins de force et de courage qu’à l’espèce suivante ; mais
leurs observations ne paroissent pas confirmées du moins pour ce
qui concerne la grandeur.
Ses moeurs naturelles ne sont point parfaitement connues. Autant
qu’on peut en juger par les notices des voyageurs, elles ressemblent
cependant pour l’essentiel à celles de l’espèce suivante.
L ’éléphant à crâne allon gé, à fr o n t concave, à p etites oreilles,
à mâchelières marquées de rubans ondoyons que nous appelons
éléphant des Indes ( elephas indicus) , est un quadrupède qu’on n’a
observé d’une manière certaine qu’au delà de l’Indus.
Il s’étend des deux côtés du Gange, jusqu’à la mer orientale et
au midi de la Chine. On en trouve aussi dans les îles de la mer des
Indes, à C eylan, à Java, à B ornéo, à Sumatra, etc.
Il n’y a point encore de preuve authentique qu’il existe dans aucune
partie de l’Afrique, quoique le contraire ne soit pas absolument
prouvé non plus.
Les Indiens ayant, depuis un temps immémorial, l’habitude de
prendre cette espèce et de l’apprivoiser, on l’a beaucoup mieux observée
que l’autre.
On y a remarqué des variétés pour la grandeur, pour la légèreté de
la taille, pour la longueur et la direction des défenses, pour les couleurs
de la peau.
Les femelles et une partie des t a j jm M jamais que de petites défenses
droites.
Les défenses des autres mâles n’arrivent point à une aussi grande
longueur que dans l’espèce d’Afrique.
Le nombre naturel des ongles est de cinq devant et de quatre
derrière.
L ’oreille est petite, souvent anguleuse.
La peau est ordinairement d’un gris tacheté de brun. Il y en a des
individus tout blancs.
La taille varie de huit à quinze et seize pieds.
Ses moeurs, la manière de le prendre et de le dresser ont été décrites
avec soin par une multitude de voyageurs et de naturalites,
depuis A ristote jusqu’à M. Corse.
L ’éléphant à crâne allongé, à fr o n t concave, à très-longues
alvéoles des défenses , à mâchoire inférieure obtuse, à mâchelières
plus larges, p a ra llèles, marquées de rubans p lus serrés,
que nous nommons éléphant fo s s ile ( elephas primigenius, Blum. ),
est le mammouth des Russes.
On ne trouve ses os que dans l’etat fossile; personne n’en a vu
dans l’état frais qui fussent semblables à ceux des siens par lesquels il
se distingue, et l’on n’a point vu dans l’état fossile les os des deux
espèces précédentes.