Ce tronçon étant moins comprimé que ité le sont d’ordinaire' les
défenses du mastodonte, pourroit faire croire que les Vrais éléphans
à dents molaires composées de lames, ont aussi laisse de leurs dépouillés
au midi de l'isthme de Panama; mais j’avoue que, pour ne
rien laisser à désirer sur un fait aussi important à constater et dont ce
seroit là la première preuve, il seroit à désirer que ce fragment de défense
eût été accompagné de quelque partie de molaire.
J’ai déposé soigneusement au cabinet da roij ces deux beaux
ptésens de M. de Humboldt.
Pour ne négliger aucun renseignement, nous rappellerons ici lés
os de géans dont les relations espagnoles du Mexique, du Pérou et
autres sont remplies. On peut en voir les extraits j accompagnes de
beaucoup de récits nôUvëaüx: et détaillés,- dans là Qigdntolôgie espagnole,
qui fait partie de YApparato para la Hiêtorià naturàl
espaniola du franciscain Torrubia (i).
P a r m i les naturalistes proprement dits, Hernandez (a) et Joseph
A co sta (3) sont les principaux qui en aient parié.
Ce qui nous empêche d’appliqüer tons ces récits à l’éléphant, c’est
qu’ils peuvent aussi devoir leur source à des OS des divers mastodontes,
qui sont beaucoup plus communs en Amérique que ne le
sont C ê u t de l’éléphant, et dont les dents ressemblant un peu plus' à
celles de' l’homme, ont pu faire plus aisément illusion.
Malheureusement atic'Uü dé ceux qui lés ont transmis n a’ pris la
peine de donner des figurés, OU dé dire quelques mots propres à faire
distinguer les espèces. Il est Vrai que leurs prétendus géans se seroient
trouvés anéantis par là même.
Cette énumération des liëüx ou. l’on a trouvé des OS fossiles d’élé-
phans, est le résultat d’un dépouillement que nos travaux anatomiques
proprement dits, ne nous ont pas permis de rendre aussi
complet que nous l’aurions désiré ; il est probable quelle âûroit été * 3
(ï) Tome I , p. 54 et 79'
(•2) H i s t , ar t: növ. Hispan. y trac. t. I , cap. X X X I I , p. 1 0 S .
(3) Hist. liât, des Jnd. , lib. IV, cap. X X X .
bien plus considérable encore, si nous avions eu le temps de parcourir
avec plus de soin les ouvrages des naturalistes, les voyages,
les topographies , les collections académiques et les journaux ; mais
elle est déjà suffisante pour donner une idée de la prodigieuse quantité
de ces os que la terre recèle,,et de tous ceux que l’on pourroit
découvrir encore si les fouilles étoient multipliées , et si celles qui
se font étoient plus souvent dirigées par des hommes instruits.
A bticl-b II.
Comparaison des débris Jo ssiles d ’pléphans-avec les parties
analogues des éléphans vie ans.
ip. Comparaison des piâchelières.
Faute d’avoir connu tous les détails delà formation et de la manière
de croître des dents en général , les descripteurs de fossiles ont
commis une fou,le d’erreurs; mais comme les circonstances relatives
aux molaires de l’éléphant sont encore plus compliquées et plus difficiles
que celles qui concernent les autres animaux, elles ont été un
sujet plus fécond de méprises.
D’abord un grand nombre d’auteurs ont possédé des molaires entières
et bien formées d’éléphans fossiles, sans le savoir.
AIdrovande, L e ib n itz, Kundmann, Beuth ont été dans ce cas.
L ’inverse a eu lieu souvent aussi ; et l’on a donné pour dents
d’éléphans des dents très-différentes.
Aldrovande, de M e ta ll., donne, sous ce nom, trois dents d’hippopotames.
M. de la Métherie, Théor. de la T erre, Y , 200 , dit que la dent
trouvée près de Vienne en Dauphiné, et gravée Joum . de P h y s.,
févr. 1773, p. i 35, paroît avoir appartenu à l’éléphant d’Afrique.
Nous montrerons qu’ elle a dû provenir d’une espèce de grand tapir.
Le même auteur, p. 201, assure : « Qu’il est prouvé aujourd’hui
que les dents de l’Ohio et celles rapportées du Pérou par Dombey