i i °. Résumé général.
De toute cette description il résulte :
Que le grand mastodonte:, o u i’animal de l ’Ohio, étoit fort semblable
à l’éléphant par les défenses et toute l’ostéologie, les mâ-
chelières exceptées ; qu’il avoit très-probablement une trompe ; que
sa hauteur ne surpagsoit point celle de l’éléphant, mais qu’il étoit
un peu plus allongé et avoit des membres un peu plus épais avec
un ventre plus mince ; que, malgré toutes ces ressemblances, la
structure particulière de ses molaires suffit pour en faire un genre
différent de celui de l’éléphant ; qu’il se nourrissoit à peii près
comme l’hippopotame et le sanglier, choisissant de préférence les
racines et autres parties charnues des végétaux ; que cette sorte de
nourriture devoit l’attirer vers -les terrains mous et marécageux 5
que néanmoins il n’étoit pas fait pour nager et vivre souvent dans
les eaux comme l’hippopotame, mais que c’étoit un véritable animal
terrestre ; que ses ossemens sont beaucoup plus communs dans
l’Amérique septentrionale que partout ailleurs ; que peut - être
même ils sont exclusivement propres à ce pays ; qu’ils sont mieux
conservés, plus frais, qu’aucun des autres os fossiles connus ; et que
néanmoins il n’y a pas la moindre preuve, le moindre témoignage
authentique, propre à faire croire qu’il y en ait encore, ni en Amérique,
ni ailleurs, aucun individu vivant; car les différentes annonces
que nous avons lues de temps en temps dans les journaux touchant
des mastodontes vivans que l’on auroit aperçus dans les bois ou
dans les landes de ce vaste continent, ne se sont jamais confirmées
et ne peuvent passer que pour des fables.