a36 GRAND
7°. Par la même raison, l’arcade zygomatique est moins élevée,
surtout en arrière ; ce qui correspond d’ailleurs-avec la forme de.
la mâchoire inferieure. La position de 1 oreille dépend de celle de
l ’arcade.
8». Cette proportion influe beaucoup sur la position des condyles
occipitaux, si élevés dans 1 éléphant au-dessus du niveau du palais,
et presque à ce niveau dans le mastodonte.
q°. Mais pour ce qui regarde les grandes cellules qui donnent tant
d’épaisseur au crâne de 1 éléphant, en écartant ses deux lames, et
qui sont toutes des prolongemens des differens sinus du nez, le
mastodonte paroît les avoir absolument semblables. C est ce que
montrent toutes les figures de notre pl. II.
Il est impossible de savoir précisément à quelle hauteur s elevoit
le sommet de la tête, puisque cette partie manque au crâne de
M. Pea le. Mais sa pesanteur, celle des mâchelières, et plus encore
celle des défenses, ne permettent pas de douter que l’occiput ne
fût très-élevé pour donner des attaches suffisantes aux muscles releveurs;
par conséquent le mastodonte devoit encore a cet egard ressembler
beaucoup à Xéléphant.
M. P ea le n’a pas donné la longueur du crâne de son squelette \
mais, à en juger par les figures, elle doit etre a peu jjres de i , i 36.
La portion qui est au cabinet de M. Camper (pl. II) a i8"angl.
ou o,455, depuis le devant de la dent à six pointes, jusqu’au bord
postérieur des apophyses ptérygoïdes. En calculant sa longueur totale
d’après la proportion indiquée par les figures de M. P e a le , elle
seroit de 0,91. Le mastodonte de M. P ea le , supposé haut de dix pieds,
cette portion de tête auroit donc appartenu à un individu de huit. Un
éléphant de huit pieds n’a que 0,8 du bord alvéolaire aux condyles
occipitaux. Ainsi la tête du mastodonte est un peu plus longue, à
proportion de la hauteur du corps, que celle de X éléphant.
4°. L es défenses.
Le devant de la mâchoire inférieure, dépourvu de dents et rétréci,
indiquoit bien qu’il devoit y avoir à la supérieure quelques dents
sortant de la bouche, comme à Xéléphant ou au morse.
Les défenses qui se trouvent assez fréquemment avec les machelieres
de mastodonte le cônfirmoient : ce fut d’abord l’opinion de Camper,
avant qu’il eût donné dans l’erreur que nous venons de réfuter.
A la rigueur, cependant, il étoit possible que les défenses vinssent
d’un autre animal que les dents hérissées de pointes, et Daubenton
l ’avoit conjecturé ainsi.
Les raisons pour soutenir cette opinion auroient augmenté, lorsqu on
reconnut pour certain qu’il se trouve dans les mêmes lieux de véritables
molaires d’éléphans.
C’est donc M. P ea le qui a le premier véritablement prouvé que
le mastodonte avoit des défenses, en découvrant un crâne encore
pourvu de leurs alvéoles, et qui conservoit ses molaires.
Elles sont implantées dans l’os incisif, comme celles des éléphans.
Elles sont composées, comme ces dernières, d’un ivoire dont le
grain présente des losanges curvilignes : il doit être à peu près impossible
de distinguer une tranche d’ivoire d’éléphant, d’une d’ivoire
de mastodonte.
C’est là du moins ce que j’observe sur une défense de cette dernière
espèce que j’ai sous les yeux, et qui a été apportée à notre
Muséum, de l’ouest des A lleg an ny s, avec la portion de mâchoire
inférieure déjà plusieurs fois citée.
A la vérité M. P ea le s’exprime autrement sur celles de son squelette.
„ « Une section transversale de la défense de Xéléphant (dit-il ) ,
» est toujours ovale-, celle du mastodonte est parfaitement ronde.
» Uivoire des premières est uniform e, les secondes offrent deux
» substances d is tin c te s l’interne a le tissu de l’ivoire, mais sa con-
» sistance est beaucoup moindre; l’externe n’a point ce tissu, est
» beaucoup plus dure que l’ivoire, et forme une enveloppe épaisse
» sur toute la défense. )) ( Hist. disq. On the mammouth, p . 5o. )
Mais ces distinctions ne sont point exactes, car,
i°. Les défenses d'éléphant sont souvent plus ou moins rondes,