A r t i c l e III.
D u moyen hippopotame fo ssile .
Les débris de cet animal ont été découverts et donnés au cabinet
du roi par M. Dubuisson, conservateur du cabinet d’histoire naturelle
de la ville de Nantes.
Ils ont été trouvés à S t.-M ich e l de C haisin e, département de
M a in e-et-L oire, dans un tuf calcaire, qui a toute l’apparence d’être
un produit de l’eau douce.
Le morceau que nous représentons à moitié grandeur (pl. V I I,
fig- 9) est une portion fracturée du côté gauche de la mâchoire
inférieure, contenant la dernière et la pénultième molaires, les racines
de l’antépénultième et quelques restes de l’alvéole de celle
qui la précédoit. M. Dubuisson a de plus envoyé une pénultième
îliolâire ciu co te d ro it 7 cortîp dft «on alvo.olc.
Le morceau de mâchoire est cassé en dessous, de manière à
montrer une partie du canal maxillaire, et deux des conduits qui
aboutissent aux trous mentonniers, ainsi que ceux qui conduisent
les nerfs vers les canines et les incisives il est aussi cassé en dessus,
de façon qu’il ne laisse voir qu’imparfaitement la courbure qui aboutit
à la symphyse.
Les dimensions des deux dents entières et toutes celles des parties
de cette mâchoire qu’il est possible de déterminer, sont telles qu’on
ne peut douter que ce ne soit une espèce beaucoup plus petite que
l’hippopotame commun.
La dernière molaire est longue de o,o3. Dans un hippopotame
vivant de taille ordinaire elle est de 0,064, et dans la mâchoire
fossile de notre Muséum de o,o85. Cette dernière dimension est
presque triple.
La pénultième est longue de 0,028; dans l’hippopotame vivant
elle a o,o58 ; dans le fossile jene l’ai pas assez entière pour la mesurer.
En prenant les bases dés trois dents, on a 0,07. Dans le vivant on
trouve 0,17.
Outre leur petitesse, ces dents ont des caractères pris de la forme.
i°. Elles n’ont point de collet ou de rebord saillant autour de
leur base.
2». Les disques de leurs couronnes ne représentent pas des trèfles
aussi distincts que ceux de l’hippopotame. Ce sont plutôt des lobes
plus larges en dehors et un peu échancrés, que de véritables trèfles.
3». La dernière n’a pas un talon aussi longitudinal et aussi simple
que la dernière de l’hippopotame commun, mais seulement trois
tubercules formant un talon transverse comme dans la pénultième.
Ces pièces ne surpassent pas beaucoup pour la grandeur leurs
analogues dans le petit hippopotame ; mais- comme d’ailleurs elles'
n’ont pas plus de ressemblance avec elles qu’avec celles du grand,
il n’est pas douteux quelles ne constituent une espèce particulière,
et leurs rapports avec l’hippopo tame sont assez grands pour faire penser
que leur espèce doit être rapportée à ce genre.
On ne pourra cependant Tegarder-eette assertion comme démontrée
que lorsqu on aura trouve les incisives et les canines de cette
espèce.
A r t i c l e IV.
D e quelques dents q u i indiquent une espèce voisine de l ’hippopotame
e t plus p etite que le cochon.
Elles ont été trouvées avec des dents de crocodiles à vingt pieds
de profondeur, dans un banc calcaire près de B la y e, département
de la Charente. Je les dois à M. Jouannet de Bordeaux.
Deux d’entre elles (pl. V I I, fig. 12— 17) offrent d’un côté un
trèfle assez marqué, bien qu’usé fort profondément; mais le côté
opposé n’offre encore qu’un petit cercle.
Une troisième (fig. 18— 20) usée encore plus profondément, présente
deux figures à quatre lobes.