Les mâchelières des éléphans leur donnent, encore plus sensiblement
que leurs incisives, un rapport avec les rongeurs, car ce
n’est que parmi ces derniers que l’on trouve des mâchelières composées
de lames transversales et parallèles entre elles : telles sont
celles des cabiais, des campagnols, des lièvres; plusieurs de ces
dents représentent à s’y méprendre celles d’un éléphant en petit (i).
En un mot, dans toute la tête de l’éléphant, il n’y a que la
brièveté des os du nez, déterminée par la nécessité de donner de
la place et du jeu aux muscles de la trompe, qui trouve quelque analogie
dans le tapir, encore les connexions ne sont-elles pas les mêmes,
et, pendant que dans le tapir, comme dans le rhinocéros, le maxillaire
vients’interposerauborclüesTrarineseîranTrws, entre le nasal etl’inter-
maxillaire, dans l’éléphant ces derniers deux os se touchent comme
dansles rongeurs et dans leplus grand nombredes autres quadrupèdes.
Cette ressemblance dans les têtes n’en implique pas autant qu’on
pourroit le croire dans les autres parties du corps.
L ’omoplate de l’éléphant cependant ne ressemble qu’à celle du
lièvre, par la bifurcation de son acromion.
A r t i c l e p r e m i e r .
Description générale de Vostéologie de l ’éléphant, principalement
d’après l ’éléphant des Indes.
i«. D e la tête.
On peut prendre une idée de la forme générale et des détails des
parties de là tête des éléphans vivans, dans nos fig. i , pl. I ; 2 et 3,
re la tif ail mamouth de M. Adams (Mém. de P é te rsb ., tome V , p. 4 5 6 ). Après avoir rapporté
le passage où Lionæus d it que l’éléphant n ’a point d ’incisives, mais que ses canines supérieures
sont allongées, et celui on je dis au contraire que ce sont ses incisives supérieures
q u i sontallongées en défenses, il me reproche d ’avoir adopté l’e rreu r de Linnæus. Quant aux
erreurs que M. Tilesius commet lu i-m êm e , en disant que cesdéfenses ne sont pas des d e n ts,
qu’elles n ’ont pas d ’ém a il, e tc ., je n e m’amuserai pas à les ré futer.
0 ) M. Tilesius n e s’est pas moins trompé sur les molaires de l’éléphant que su r ses
pl. II; 9 et io , pl. IV ; pour les sutures l’on devra'consulter les fig. i
et 3, pl. X ; pour la coupe verticale la fig. 5, pl. IV (i).
La forme tout-à-fait extraordinaire et anomale de cette tête est
due , i°. à l’élévation et à la direction presque verticale des alvéoles
des défenses, et à la hauteur qui en résulte pour les os intermaxillaires.
Voyez pl. X I I , fig. i , 2 et 3 , a. b.
2°. A l’élévation correspondante des maxillaires, b c , en cette partie.
3°. A la brièveté des os du nez, d , nécessaire à la mobilité de la
trompe.
4°- Et principalement à l’énorme renflement produit à la partie
supérieure, temporale et postérieure du crâne, e fg , par les grandes
cellules, ou les innombuailles sinus Irontaux qui occupent dans ces
parties l’épaisseur des os. Ce renflement augmente beaucoup avec
l’âge , comme on peut le voir en comparant la fig. 2 à la fig. 3.
Il résulte de ces diverses causes, que la tête de l’éléphant est plus
élevée verticalement et à proportion de sa longueur horizontale ,
qu’aucune autre tête, en n’exceptant pas même celle de l’homme ;
que l’ouverture extérieure des narines, au lieu d’être au bout du
museau, se trouve au milieu de la face antérieure ; que cette face
antérieure s’étend, en s’inclinant très-peu en arrière, depuis les bords
des intermaxillaires, «, jusqu’à la crête occipitale, ƒ ; que cette crête
s’élève jusqu’au sommet de la tête ; quele trou occipital, A, est au milieu
de la face postérieure, laquelle aussi est très-peu inclinée ; que les
ailes ptérygoïdes, au lieu de s’étendre en longueur, montent presque
incisives , quan d il a d i t , loc. c i t . , p . 4^7 ! Quales innullo alïà - animalimn genere inve—
niuntur.
(i) On p e u t aussi avoir recours au x figures de têtes d’éléphans publiées jusqu’i c i , sav o ir:'
Daubenton ap. Bujf. , tome X I , pl. Y de fa c e , pl. V I en dessous, pl. IV de profil avec to u t
le squelette d ’après l’éléphant d’Afrique; Pinel, Jo u rn . de P h y s ., tom eX L lI I , juill. 1793,
d ’après l’éléphant des Inde s; Cuvier, Mém. de l’In stit. Cl. des S c ., tome I I , pl. I I , d ’après
l’éléphant des In d e s, et pl. I I I , d’après celui d’Afrique; Faujas, Essais de Géologie ,
tome I , pl. X I I I , les profils d’après les deux espèces ; Houel, Hist. n a t. des deux éléph. d u
Mus. , pl. V I I , les profils, les faces et la-coupe, d ’après les deux espèces ; Camper, OEuvres,
trad . f r . , pl. X X , fig. 1 , 3 et 6 , d ’après u n éléphant des Indes; S p ix , Cephalogenesis,
pl. V U , fig. i8_, d’après l’éléphant des Indes.