lonnée : ce qui n’est point du tout dans notre petit hippopotame
fossile.
Nous savons, par ce qui a été dit dans la section précédente
(p. 288 ) , que les trois molaires de devant de l’hippopotame ont
une autre forme, et sont plus simples que les trois dernières ; nous
en retrouvons d’analogues dans ce petit.
On en voit une, pl. I , fig. 11. Elle est pyramidale, a deux grosses
racinesj et est usée, comme les molaires, obliquement à sa face de
derrière et à sa pointe. La longueur de sa base est de 0,017, sa largeur
de o,o i3 ; la hauteur de son corps, sans les racines, 0,015. Une
seconde est représentée, pl. I , fig. 1 o : elle est plus petite, conique,
comprimée, et usée seulement à son sommet. J’en ai encore une
autre toute pareille.
Ces molaires antérieures, très-semblables à celles de l’hippopotame,
n’ont rien de commun avec celles du cochon , qui sont comprimées,
et à tranchant dentelé.
Mais les dents les plus caractérisées de l’hippopotame ordinaire
sont ses incisives ei oc» u u i,™ , «n. en quoi notre petit fossile se
montre éneore parfaitement l’analogue du grand.
Ainsiles incisives d’en bas sont cylindriques, obliquement couchées
en avant, et Usées à leur pointe seulement: nous en avons trouvé
plusieurs pareilles, à la grandeur près, dans les blocs que nous avons
dépecés : on en voit une presque entière, pl. II, fig. 7, Son
diamètre est de 0,01, et sa longueur, dans son état actuel, de
0,08. Elle répond à l’une des incisives latérales de l’hippopotame
ordinaire, car celles-ci ont o,02.3 de diamètre, et 0,15 de longueur.
Elles sont plus profondément striées à leur surface que
celles de la petite espèce ; leur pointe est aussi plus acérée par la
détrition.
Quoique les différens cochons aient aussi les incisives inférieures
très-longues et couchées en avant, on ne peut" les confondre avec
celles de notre animal, parce qu’elles ne sont pas cylindriques, mais
prismatiques ou comprimées par les côtés.
Les canines inférieures de l’hippopotame sont courbées en arc de
cercle, à coupe triangulaire, et obliquement usées à leurs pointes
du côté de leur face concave.
Mes blocs m’en ont offert plusieurs de semblables. J’ai représenté
l’une des mieux conservées, pl. I I , fig. 11. Elle se rapporte bien
aux autres pour la proportion, car elle a, de même, moitié des dimensions
de la dent correspondante de la grande espèce , c’est-à-
dire 0,02 de plus grand diamètre, etc.7 elle offre quelque différence
de surface ; les canines du grand hippopotame sont striées, ou plutôt
cannelées profondément partout sur leur longueur; celles-ci sont
très-finement striées, et présentent à leur face externe un enfoncement
ou espèce de canal large et très-peu profond, qui règne sur
toute leur longueur.
Ces dents seroient plus aisées que les autres à confondre avec les
analogues du sanglier; on les en distingue cependant à ce que leurs
angles sont émoussés et leur courbure plus forte.
Les canines supérieures de l’hippopotame prêtent à moins d’équivoque
: usées obliquement du côté de leur convexité, arrondies de
toutes parts, creusées *Fin»-ci’llnn longitudinal profond à leur face
interne, et d’un autre plus léger à l’externe, elles ne ressemblent à
celles d’aucun autre animal. Mon petit animal m’en a fourni un
tronçon très-caractérisé ; c’est le bout de la dent : on y voit les
deux sillons et la surface produite par la détrition. Les dimensions
sont encore précisément moitié de celles de l’espèce vivante. (Voyez
pl. H, fig.-6.)
Figure 9 est un fragment qui me paroît avoir appartenu à une
incisive intermédiaire d’en haut: il y a pourtant quelque différence
avec l’hippopotame ordinaire. La partie usée, a , b , est ici convexe et
devroit être concave. Le sillon, b, c, n’existe point dans l’hippopotame.
Je représent ^encore (fig. 4 1 pl- H) nn germe de molaire qui n’a
point d’analogue dans l’hippopotame ordinaire. Elle offre deux collines,
dont la seconde fourchue, par conséquent trois pointes, toutes
les trois assez aigues.
Ce sera quelqu’une des molaires antérieures que ce petit hippopotame
aura eue plus compliquée que l’espèce vivante.