une dent est détruite de sa partie antérieure et profondément usée
dans la postérieure, elle doit montrer alors des lames beaucoup plus
larges cpi auparavant.
C’est le cas où se trouvoient quelques-unes des dents dont j’ai
parlé.
Quant aux molaires fossiles d’éléphant venues de 1 Amérique septentrionale,
elles offrent assez souvent une apparence singulière ;
les lignes alternatives d’émail, de cément et de substance osseuse
s’y montrent, non-seulement à la couronne, mais sur les deux faces
latérales et jusqu’aux racines, ce qui provient uniquement de ce
que ces dents ont été usées par les côtés, et indique qu elles, ont été
long-temps roulées par les vagues avant d’être déposées où on les
trouve. ,
Voyez les figures que nous avons données de deux de ces dents,
p l.IX ,fig . 9 et i l . ,
Il reste à savoir s’il ne sest pas quelquefois rencontre parmi les
fossiles des dents d’élépbans plus voisines de l’espèce d’Afrique que
de celle des Indes.
Je dois déclarer que je n’en ai point encore constaté d’exemple.
M. de Humboldt dit, à la vérité dans une lettre insérée dans les
A n nales du Muséum, tome I I , p. 33y , avoir trouve, près de
Santa -F é, une immensité d’os fossiles d elephans, tant de l espèce
d ’A friq u e que de celle de l ’ Ohio ; mais un examen plus approfondi
a montré depuis, comme nous le verrons ailleurs, que tous
ces os étoient d’une espèce particulière de mastodonte.
M. Authenrieth m’avoit aussi annoncé dans le temps avoir vu à
Philadelphie des dents qui lui ont paru tenir de plus près à l’ éléphant
d’Afrique qu’à celui d’Asie ; mais M. Barton m’a assuré depuis positivement
que ce sont des dents fraîches apportées d’Afrique.
Je n’ai vu moi-même que deux morceaux qui aient été dans le cas
de me donner de l’incertitude.
L ’un des deux étoit dans le cabinet de M. E b e l a Brem en, et le
second est dans notre Muséum; tous deux sont altérés et dune
teinte grisâtre. On ignore d’où celui de Paris provient. M. E b e l
assuroit que le sien venoit à’Æ ichstedt; si cette dernière origine
étoit certaine, il faudroit bien convenir qu’il existe une deuxième
espèce fossile ; mais comme il arrive souvent que l’on nous rapporte
des dents trouvées en Afrique à la surface de la terre, et plus ou
moins altérées par les élémens, je n’oserois établir un pareil fait sur
un échantillon isolé et sur le gisement duquel le possesseur pourroit
avoir été trompé par ceux qui le lui ont donné.