Les os étoient mal conservés ; il y en avoit des pieds, de l’épine;
on y vo yoit une omoplate, une mâchoire supérieure et une inférieure
plus d’à moitié conservée ; il y avoit aussi des molaires et
des défenses, dont l’une étoit longue de près de neuf pieds (i).
M. Mitchill donne aussi une molaire à six pointes, déterrée dans le
comté de Rockland, du même État, près de la ville de Hempstead,
à trente-quatre milles de la capitale (2).
M. A utenrieth m’écrivoitqu’ily en a dans plusieurs des parties antérieures
de la Pensylvanie ,• M. M itch ill parle nommément d un
dépôt près de Bedford, dans ce même État. Feu M. Smith Barton
m’a écrit dans le temps qu’on en avoit trouvé dans 1 État de New-
Jersey , à quinze milles de Philadelphie.
Il en fut déterré des portions considérables en 1811, aux bords
de la rivière d’ Y'orclc, à six milles à l’est de W illiam sbourg, en
Virginie. On y voyoit les os innommés, un fémur, deux vertèbres
du dos, deux côtes presque entières, deux défenses assez bien conservées,
sept mâchelières, dont quatre adhérentes encore à leurs
alvéoles et paroissant de la mâchoire inférieure. Ces os étoient dans
un sol marécageux et pénétré des racines de cyprès qui autrefois
dévoient avoir crû sur ce sol. M. M itch ill rapporte ces faits d après,
une lettre de M. l’évêque Madisson que nous avons déjà eu occasion
de citer (3).
M. Turner en indique de Wilmington et de New bem , dans la
Caroline du Nord (4).
Je vois par une lettre du gouverneur D rayton, écrite de Charles-
Town à sir John S in clair, dont milord comte de Buchan a bien
voulu me communiquer un extrait, ainsi que par 1 ouvrage de cet
auteur sur la Caroline du Sud, qu’il y en a aussi, de même que * 3 4
<i) Mitchill ap. Cuvier, Essay on the: Theory of the Earth, édit, de Hew-Yorck, 1818,
p. 3j 6 et su it ., et pi. YU êt Y III.
• 4») Ibid ., pi. V I, fig. v et 4 .
(3) Mitchill, loc. cit., p. 3gg; et Medic, repository, t. XV, p. 388.
(4) Mémoire cité plus haut , p. 216, note.
des os d'éléphant ou vrai mammouth, dans les parties méridionales
de cette province.
Le savant naturaliste M, B o sc, mon confrère à l’Académie des
Sciences, a été témoin d’une découverte de cinq mâchelières en partie
décomposées, faite en creusant le canal de C aroline, à quinze
milles de Charles-Town, dans du sable pur, à trois pieds de profondeur.
M. Turner parle aussi du même fait. -
Du temps où M. Jefferson écrivoit, on n’en avoit pas trouvé
au-dessous de 36°; mais Charles-T'own est au 33e.
C’est jusqu’à présent le point le plus méridional où l’on en ait
trouvé en deçà des montagnes ; mais en Louisiane on en a découvert
en trois ou quatre endroits dans les alluvions du Mississipi, à
l’ouest de ce fleuve, dans la contrée des A pelou ses, qui est par
les 3i» (1). J’ai vu moi-même et fait dessiner deux énormes mâchelières
de ce canton qui avoient été achetées à la Nouvelle-Orléans
par M, Martel, consul de France à la Louisiane.
Quant au nord, M. Sm ith Barton m’écrivoit que l’on n’en avoit
point déterré plus haut que vers le 43e. degré du côté du lac E r ié.
Je n’en ai vu encore aucun morceau de l’Amérique méridionale:
toutes les dents apportées du Pérou par Dornbey et M. de Ifum -
boldt, ainsi que de T ierra firm e par ce dernier, sont d’une autre
espèce, quoique du même genre, ainsi que nous le verrons bientôt.
Je soupçonne bien que celles du B résil et de L im a , mentionnées
par W illiam Hunter {Transactionsphilosophiques, LVIII,
p. 4° ) j sont dans le même cas.
Ainsi, autant qu’on le sait jusqu’à présent, les os de ce grand
animal, très-communs dans l’Amérique septentrionale, sont rares
partout ailleurs, si même il en existe ailleurs ; mais partout où on
les trouve -, ils ne sont qu’à peu de profondeur, et cependant en général
ils ne sont pas beaucoup décomposési
Ils ne sont pas non plus roulés, et offrent, comme presque tous
(1) W il l . Dunbar, Trans, de là Soc. ame'ric., t. Y I , p. 4É 5 et Martin Duralde, ib . ,
page 55,