est de 0,170, et son épaisseur de 0,114- Elle pèse vingt-six livres
trois onces.
Celle d’un éléphant de 8' n’a que o,65 de long.
Mais pour bien connoitre la partie antérieure de cette mâchoire,
il faut consulter notre fig. 5 , pl. III, qui est copiée de M. Mitchill.
On y voit que la pointe en est plus rétrécie et plus prolongée en
avant qu’elle ne paroit dans nos autres échantillons, lesquels sont
mutilés dans cette partie fragile ; ce caractère peut aisément faire
distinguer une mâchoire de mastodonte, même quand les dents n’y
sont plus, de celles de l’éléphant fossile.
3°. L e crâne.
On en a connu d’abord, par les descriptions de M ichaëlis et de
Camper, le propre fragment représenté dans notre pl. II, fig. 1, 2
et 5, avec lequel correspond le morceau de la figure 3 , qui a dû
tenir au premier, de manière que a , b , fig. 3 , touchoit a'b', fig. 2;
et que la dent A , fig. 3 , se trouvoit être la congénère de la dent A',
fig: 2. Ainsi B est l’apophyse malaire de l’os maxillaire; CC, les
apophyses ptérygoides des os palatins ■ D , le bord postérieur du
palais ; E , E , la suture qui sépare les os palatins des maxillaires, etc.
Nous avons vu que M ichaëlis et Camper avoient considéré ce
morceau dans un sens inverse; qu’ils prenoient l’extrémité postérieure
pour l’antérieure, et les os palatins pour les intermaxillaires.
Il y avoit cependant dès lors des raisons suffisantes à alléguer contre
leur opinion.
i°. Les mâehelières antérieures auroient été plus grandes que les
postérieures, au contraire de tous les herbivores, et même de la mâchoire
inférieure de cet animal-ci.
' 2°. Elles auroient été moins usées, chose non moins contraire h
l’analogie et même au raisonnement.
3°. Il n’y anroit point eu de trou incisif, etc.
Voilà une partie de ce que j’alléguai à M. Adrien Camper, et ce
qui le détermina à faire un nouvel examen de ce morceau ; examen
d’où il résulta de nouvelles lumières qui achevèrent de convaincre
mon savant ami.
i°. En nettoyant le morceau de l’argile durcie qui le recouvrait
encore,il mit au j our les sutures palatines qui avoient échappé à son père.
2°. Il découvrit les trous sphéno-palatins F , F , fig. 1 , et la division
de leur canal dans les trous G , H , etc., fig. 2, pour la conduite
du nerf au palais, etc.
Il étoit impossible que de pareils indices fussent trompeurs ; aussi
la découverte d’un crâne avec son museau, faite par M. P e a le , vint-
elle bientôt confirmer ce que nous avions reconnu.
Mais ce premier morceau no us indiquoit déjà àlui seul les caractères
suivans pour le mastodonte.
i». Ses mâehelières divergent en avant, tandis que celles des
éléphans ordinaires convergent plus ou moins, et que celles de Xélé-
p h an t fo s s ile ou vrai mammouth des Russes sont presque parallèles.
Il n’y a que le cochon et Xhippopotame qui se rapprochent un peu
du mastodonte à cet égard.
2«. Son palais osseux s’étend fort au-delà de la dernière dent :
1 ephacochcere ou sanglier d’É thiop ie seul en approche à cet égard
parmi les herbivores.
3°. Les apophyses ptérygoides de ses os palatins ont une grosseur
sans exemple parmi les quadrupèdes. »
4°. L’échancrure au-devant de cette apophyse a quelque rapport
avec celle de l’hippopotame , qui est pourtant beaucoup plus
étroite, etc.
Le crâne plus complet de M. P ea le nous donne encore quelques
autres caractères.
5°. M. Rembrandt P ea le nous dit qu’on ne voit point de trace
d’orbite à la partie antérieure de l’arcade; ce qui doit avoir placé l’oeil
beaucoup plus haut que dans Xéléphant.
6°. Les os maxillaires, ainsi qu’on peut le voir par notre pl. I I ,
fig. 1, ont beaucoup moins d’élévation verticale que dans l’éléphant,
et ressemblent davantage aux animaux ordinaires.
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