au moindre contact, et il étoit très-difficile d’en obtenir d’entiers,
encore plus de les rattacher pour en faire ùn squelette.
Les os de celles de Thèbes étoient beaucoup mieux conservés
soit à cause de la plus grande chaleur du climat, soit à cause des.
soins plus efficaces employés à leur préparation ; et M. Geoffroy en
ayant sacrifié quelques unes, M. Rousseau, mon aide, parvint, à
force de patience, d’adresse et de procédés ingénieux et délicats, à
en refaire un squelette entier, en dépouillant tous les os, et en
les rattachant avec du fil d’archal très-fin. Ce squelette est déposé
dans les galeries anatomiques du Muséum dont il fait l’un des plus-
beaux arnemens, et nous en donnons la figure planche I.
On voit que cette momie a dû venir d’un oiseau tenu en domesticité
dans les temples, car son humérus gauche a été cassé et ressoudé
; il est probable qu’un oiseau sauvage dont l’aile se seroit
cassée, eût péri avant de guérir, faute de pouvoir poursuivre sa proie,
ou de pouvoir échapper à ses ennemis.
Ce squelette nous mit eu état de déterminer, sans aucune équivoque,
les caractères et, les proportions de l’oiseau;, nous vîmes
clairement que ç’étoit dans tous les points un véritable courlis, un
peu plus grand que celui d’Europe > mais dont le bec étoit plus gros
et plus couru Ycâci une table comparative des dimensions de ces.
deux oiseaux, prise, pour l’ibis , du squelette de la momie de
Thèbes, et pour le courlis,,d’un squelette qui existent auparavant
dans nos. galeries anatomiques, Nous y ayons joint celles des parties
des ifeis de Saecara, que nous avons pu obtenir entières.
SU R L ’ IB IS . CXLVlI
P A R T IE S .
SQUELETTE 'SQUELETTE IBIS DÉ SA.CCÀRA.
de Thèbes. Courlis. Le plus .grand. Le .plus petit.
Tête et bec ensemble-......... ............. 0,2 IÔ
0,04,7 ■
, . V 9 2
' 0,2 l 5
, ' ■ 0,-o4°r
o , i5o
—
Les 4 vertèbres du col ensemble..
— ■^ 3 |
o,o8ô
Le sàcrum......... . . . . . . . . . 1 , 0,087 0,070
o,o35
0,060
—
o,o3*7
Le fëriïür.'...................B ..........WÊMB 0,078 ___
Le tibia.. . . . . . . I . . . . . . . . . . . . " 0,15o <5,1 la
0,090
0,095
0,097
La c l a v i c u l e . . ' . ....................... . o,o55 o,p4* ___
sh00
L ’humérus......................................... 0,133 0,106 0,124 ‘ Î
L ’avant-bras....................................... • 0,153
. ' o‘,ia 5
0 0
0CW S■L*,
: ! 0,1. 0,114
Ou voit par cette table que l’animal de Thèbes étoit pins grand
que notre courlis ; que l’un des ibis de Saccara tenoit le milieu entre
celui de Thèbes et notre courlis ; et que l’autre étoit plus petit que
ce dernier. On y voit aussi que les différentes parties du corps de
l’ibrs n"observent point entre elles les mêmes proportions que celles
du courlis; le bec du premier, par exemple, est notablement plus
court, quoique toutes les autres parties soient plus longues,'etc.
Cependant ces différences de proportion ne vont point au>delà de
ce qui peut distinguer des espèces du même genre: les formes et les
caractères que l’on peut considérer comme génériques, sont absolument
les mêmes.
11 falloit donc chercher le véritable ibis, non plus parmi ces tan-
talus à haute taille et à bec tranchant, mais parmi les courlis-; et
notez que par le nom de c.ourlis nous entendons, non pas ce genre
artificiel, formé par Latham et Gmelin, de tous les échassiers à bec
courbé en en bas et à tête nue, que leur bec soit arrondi ou tranchant,
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