Ces morceaux annoncoient seulement des formes plus massives,
et leur facette articulaire humérale paroissoit avoir été plus large à
proportion que dans le vivant.
Si l’on avoit voulu juger de la forme de l’omoplate fossile par
la gravure du squelette de M. Adams, dont nous donnons la copie,
on l’auroit trouvée excessivement différente des vivantes ; mais il est
sensible quelle a été dessinée très en raccourci, ou qu’elle étoit
fort mutilée de sa partie supérieure. Le col y paroît beaucoup plus
long à proportion, ce qui n’a pas lieu dans les fragmens que nous
avons vus,.où il seroit au contraire un peu plus court. Ensuite toute
la partie supérieure y semble tronquée. Ayant appris, par un journal
allemand, qu’une des omoplates de ce squelette se trouvoit à
Berlin, dans le cabinet public d’anatomie, je m’adressai à MM. Lichtenstein
et Rudolphi pour en obtenir un dessin. Ces savans naturalistes
ont eu la complaisance de me l’adresser, et je le donne réduit
au douzième, pl. VIII, fig- 8. Le bord anterieur est fracture, mais
le contour général est fort semblable a celui de 1 éléphant d Asie ÿ
il paroît seulement un peu plus large, surtout de la partie du col.
La face articulaire, fig. 9, est sensiblement plus large à sa partie
inférieure que dans le vivant. Les dimensions de cette omoplate
sont comme il suit :
Longueur de l’épine c e . . . . . ; . . ......... ....................................... ............................ .. . . <>,67
Distance de l’acromion à la pointe de l ’apophyse récurrente e f ......................... ° ’ - 77
Longueur du bord postérieur a b . ......................... .. o.ifo
Distance de l'angle postérieur au sommet de l ’épine a c .......................... o,643
Distance de ce sommet au bas de la facette articulaire c b...... ................... . °>7 .
Distance de l’angle postérieur au tubercule coracoïde ad ............................... • • • • °,6go
Hauteur de la facette articulaire........., .......................................................................... ô ,ii6
Largeur.. ..................... o ,t ta
Nous voyons par les dimensions données dans le texte du Mémoire
de M. Tilésius, de l’omoplate restée au squelette de Pétersbourg,
que la tête inférieure avait 10" angl. ou 9", 51" fr. ( 0,255 m. )
de plus grand diamètre, et qu’il y avoit la même distance entre
la pointe de l’acromion et celle de l’apophyse récurrente.
2°. L ’humérus fo ssile donne des caractères spécifiquesmoins frap-
pans que l’omoplate.
Celui de notre cabinet (pl. I , fig. 4 •> F) ressemble plus à celui des
Indes qu’à celui d’Afrique ; il a cependant sa crête inférieure externe
sensiblement plus courte à proportion.
Le canal du biceps est aussi plus étroit dans le fossile que dans
celui des Indes.
Voyez pl. I , fig. 3, où les têtes supérieures des trois humérus sont
représentées.
Cet humérus fossile qui vient de Casan, et que Daubenton mentionne
sous le n°. M X X X I II , est long de 0,88 ; ce qui indique un
individu de huit pieds dix pouces de haut seulement : aussi n étoit-il
pas adulte, car les épiphyses sont encore séparées. Un éléphant des
Indes de huit pieds de hauteur au garot a cet os de 0,80.
Nous possédons au cabinet un autre humérus fossile entier qui
diffère peu du premier pour la grandeur et dont nous ignorons l’origine
précise ; mais une tète supérieure du même os, retirée des
fouilles du canal de l’Ourque, ayant o,3g5 de diamètre antéro-postérieur
, devoit provenir d’un éléphant de quinze à seize pieds de
hauteur.
L ’humérus du squelette découvert par M. Adams à l’embouchure
de la Léna., et dont nous donnons la copie pl. X , fig. i 3 et 14 ,
avoit quarante pouces anglois,ou 3' 1" 7/" de France (1,18 met.)
M. Targioni Tozzetti à Florence possède une tète inférieure de o,34
de largeur et qui devoit provenir d’un individu de douze pieds.
3Ü. avant-bras. Nous possédons maintenant au Muséum un
cubitus fossile que feu M. Fauja s rapporta il y a quelques années,
et qui avoit été trouvé aux bords du Pô$ nous le donnons pl. X ,
fig. i 5 , 165 il est un peu plus trapu que celui des Indes, mais lui
ressemble pour tout le reste.
On peut juger de ces proportions par les mesures ci-jointes : on
n’y a pas compris l’épiphyse inférieure, parce qu’elle manquoit au
cubitus fossile.