paroît pas que les armées de ce peuple se soient jamais avancées ;
mais on avoit découvert dans Eginhart (i) et dans les autres annalistes
dé Charlemagne que le calife Haaroun-al-Rasciiid, à la prière
de ce prince, lui avoit envoyé un éléphant qui étoit arrivé heureusement
jusqu’à A ix -la -C h a p elle ; on supposa que Charlemagne
pouvoit l’avoir fait conduire plus loin , et tant que 1 on ne fit que
des découvertes isolées, ce fut par cet individu que 1 on chercha à
les expliquer. Je n’ai pas besoin de dire combien ce serait une idée
puérile aujourd’hui, que l’on a trouvé en Allemagne des os d élé-
phans par centaines.
Si passant la mer d’Allemagne, nous nous transportons dans les îles
Britanniques qui, dans l’antiquité, par leur position , n’ont pas dû
recevoir beaucoup d’éléphans vivans-, à ce n’est celui que César y
conduisit au rapport de Pohoe nus, lib. VIII, c. l 'i , § 5 , nous n y en
remarquerons pas un moindre nombre de fossiles que sur le continent.
Dans le moyen âge on y avoit trouvé des geans, et Simon M a-
jo lu s en cite un, déterré par une rivière en 1171 (2).
Sloane avoit une défense déterrée à Londres même, dans la rue
de Grays-inn la tte , dans du gravier, à douze pieds sous terre (3).
La belle carte minéralogique d’Angleterre, publiée en 1819 par
la société géologique de Londres, et due principalement aux travaux
et au zèle de M. Greenough, president de cette savante association
, marque un dépôt d’os d’éléphans au rivage de la mer du
comté de K e n t, au nord de Cantorbery, dans un endroit qui est
recouvert par les hautes marées.
Non loin de là l’île de Scheppey, à l’ embouchure de la Tamise
et de la Midway, a fourni une défense, une vertèbre, un fémur dans
un point également lavé par le flot (4).
M. V e tch , officier anglois, vient de me faire voir le dessin d’une
mâchelière de dix-sept pouces anglois de longueur (o,43) et de vingt- 1
(1) Recueil des Histor. de France, t. V , p- 96-
(2) Dierum canicul. Coll., I I , p. 36, ap. Sloane ; Acad, des Sc. , 1727 ,.p*-32o.
(3) Acad, des S c . , 1727 , p. 3o6 etsuiv.
(4) Jacob, Trans. pb.il., t. X L Y I I I , p. 626— 627^
une lames, dont dix usées, qu’il a trouvée cette année 1820 à Chatam,
près de la Midway, à quatre pieds de profondeur dans le gravier; il
l’a déposée au Muséum britannique.
Il y avoit des os d’éléphans, avec ceux de rhinocéros, d’hippopotames,
de cerfs et de boeufs, qui furent découverts par feu M. Trim -
mer, très-près de B ren tfort, dans le comté de M id d lesex, vis-à-vis
de K e iv , avec des coquilles de terre et d’eau douce, et dont une
partie a été décrite dans les Transactions philosophiques en 1813. Ils
étoient dans un lit de gravier et sur la grande couche d’argile bleue,
dont l’étendue en France et en Angleterre est si considérable (1).
On y voit surtout deux grandes portions de màchelières.
M. D eluc parle de découvertes de ce genre faites au même lieu
dès 1791 (2).
Près de FToodstok, dans le comté à’O x fo rd , dans une carrière
dite S tonefield, où a trouvé des vertèbres et un très-grand
fémur (3).
Sloane possédoit aussi une molaire du comté de Northampton,
trouvée dans de l’argile bleuâtre , sous quatorze pouces de terre
végétale, dix-huit d’argile et trente de cailloux mêlés de terre (4).
Cüper(S) auroit voulu qu’elle fut précisément de l’éléphant de César,
dont nous venons de parler; mais il y en a un trop grand nombre
d’autres, pour que cette conjecture soit admissible.
Une molaire du même canton et de quatorze lames étoit plus
profondément sous seize pieds de terre végétale, cinq pieds de terre
sablonneuse mêlée de cailloux, un pied de sable noir mélangé de
petites pierres, un pied de gravier menu et deux de gros gravier où
étoit la dent, et sous lequel seulement venoit l’argile bleue (6).
A Newn-ham, près de Rugby, dans le comté de Warwick, on
(1) Trans, phil. de i 8i3.
(2) Lettres ä M. Blumenbach, p. i5.
(3) Giornal d i Medic, di Venezia, I , 2 0 , cite' par Targioni, Viagg. V I I I , p.
(4) Sloane, loc. c i t ., p. 4ß4> et Morton, Nat. Hist, o f Northamptonshire, p. a52.
(ß) Gisb. Cuper, de Eleph. in nuram. obv., p. i54- -
(6) Sloane, loc. c i t ., p. 44^5 et Morton, ib ., et tab. X I , fig. 4-