en 1754(1)- L ’auteur y dit qu’ils provenoient d’individus d’àges
très-différens et dont plusieurs étoient fort jeunes, et qu’il s’y trouvent
en même temps des os de plusieurs autres animaux terrestres,
tels que boeufs > cerfs et chevaux. Son fils , le docteur Octavien
Targioni T o zze tti , non moins instruit que lui dans les .sciences
naturelles, m’a donné le modèle d’une très-petite màchelière provenue
de l’un des plus jeunes sujets ; je l’ai déposé au cabinet du
roi.
Toute cette partie du val de Nievole et des environs est très-
riche en ôs d’éléphàns ; on en déterra en iÿ44 uné défense près de
Ponte-à-cappiano, tout près du lac de Fucecchio au sud (2), et le
docteur F en Lu riru a décrit des os trouvés dans la colline de Lam-
porecchio, au penchant nord de la petite chaîne qui est entre ce
lac et Pistoïa (3). Us sont en général beaucoup plus souvent accompagnés
de corps marins dans le val d’Arno inférieur que dans le
supérieur. Déjà ceux dont a parlé Targioni étoient dans du sable
avec des coquilles. S oali au rapport de F ortis avoit détaché une
défense d’une couche pierreuse pétrie de coquilles , au village de
Saint-Jacqïtes près de Livourne (4).
Les parties montueuses qui s’élèvent sut la gauche et au midi de
l’Arno en contiennent aussi : M. B rocchi en cite des environs de
Sienne et de Voïterra (5) j on ën trouve enfin jusques au pied des
Apennins dé Ligurie, dans la Garfagmina (6).
D’après cette abondance, il n’est pas étonnant que les cabinets cle
Toscane soient remplis de ces ossfemens.
Celui du grand-duc à Florence contetibit, il y a déjà quelques
années, deüx mâchoires inférieures, entières ou à peu près, deux 1
(1) Elle a. été traduite en français et imprimée dans 1 e Journal étranger , déc. :iq 5 5 , ainsi
que dans les Mélanges d’Hist. nat. à’riléon du L a c , I I , 33^.
(2) -Vïagg. -, Vy-p-. 264:.
(3) Giornale d ’Italia, t. I I I , p. i58.
(4) Fortis, Mém. sur l’Hist. nat. de l’Italie , t. I I , p. 3oo.
(5) Conchil. subapenn., 1 , 1B4 *
(6) Id ., p. i85.
demi-mâchoires, un grand nombre de molaires et de défenses, un
demi-atlas, trois vertèbres soudées ensemble, une séparée, un humérus,
une partie de fémur, deux tibia, et divers autres Iragmens;
on m’assure qu’il a encore été fort enrichi depuis que je ne 1 ai vu.
Dans'celui qui avoit appartenu à feu F on ta n a , outre la tete
déterrée par F a b rin i, décrite par M esny et qui a été acquise
depuis par le comte Falsam achi de Céphalonie, on voyoit un très-
grand fémur et deux portions de mâchoires.
Dans celui de l’Université de P isç , où Thomas Bartholin en
avoit déjà remarqué (i) en i 643 , j’ai compté douze défenses ou
portions de défenses, de diverses grandeurs, dont il y en a de dix
pouces de diamètre et de trois pieds de longueur ; j’y ai vu en outre
six màchelières, les unes à lames étroites, les autres a lames plus
larges.
Il y en a également dans le cabinet du docteur B ran chi, professeur
de chimie à P ise. Celui de l’ahbaye de Falombreuse en pos-
sédoit aussi une grande quantité, et il y en a dans le Musée de
l’Académie des F isio critici de Sienne.
Comme Annibal après la bataille de la Trebbia traversa les Apennins
(2) et parcourut le val d’Arno dans sa longueur, pour marcher * 2
,• (1) De Unicornu , 2e. écL, p, 368.
(2) Sur la route que suivit Annibal pour se rendre de la Trebbia au lac Trasimene.
Des savans de toutes les îialions se sont livrés à des recherches profondes pour fixer les
idées sur celui des cols des Alpes par lequel Annibal a traversé cette grande chaîne et est
descendu en Italie. On ne s’est pas autant occupe' du point sur lequel il a passé les Apennins
après la bataille de la Trebbia, pour se rendre en Tospane et se porter sur le terrain où il
gagna la bataille non moins célèbre du lac Trasimène ; il me semble même qu’aucune des
opinions que l’on a mises en avant à ce sujet n’est entièrement conforme aux témoignages
des auteurs ni à ce que la disposition des lieux devoit faire présumer.
C’est ce que je vais essayer de prouver dans les observations qui suivent :
Polybe, lib. III, cap. L X X IV , après avoir raconté la bataille de la Trebbia, dit qui/
survint des pluies mêlées de neiges, telles que V armée d'Annibal en souffrit cruellement, que
tous les éléphans des Carthaginois périrent excepté un, que beaucoup d ’hommes et de chevaux
moururent de fro id , et que_ de son côté le consul Tibérius se crut en droit d’écrire au sénat
de Rome, que l’hiver lui avoit arraché la victoire des mains. Ainsi cette bataille eut lieu
au plutôt vers la fin de l’automne. A l ’approche du printemps , a jo u te - 1 - il ensuite ,