Cassius ( i) lors de son second consulat en 700; César, quarante,
lors de son troisième consulat en 708. Pompée en attela à son char
lors de son triomphe d ’Afrique (2). Germanicus en montra qui dan-
soient grossièrement (3). Ce fut sous Néron (4), aux jeux qu’il
donna en l’honneur de sa mère (5), qu’on en vit danser sur la corde,
et faire mille tours d’adresse extraordinaires. Elien dit même expressément,
à l’occasion de ceux de Germanicus, que c’étoient des élé-
phans nés à Rome que l’on dressoit ainsi; par conséquent ils y propageaient.
« Cum T ib erii Cæsaris nepos Germanicus, gladiatorum spec-
» taculum ed id it, plures jw n grandes utriusque sexûs elephanti
» Rom oeerant,è quibus a liip leriqu e genera tiextiterunt: quorum
y> artus interea dum committebantur et confîrmabantur , et
» membrainfirmaconglutinabantur, peritusviradpertractandos
» eonim sensus animosque mirabili quodam disciplines genere
y> eos erudiebat. Æ lià n ., de A n im ., lib. I I , cap. X I , trad. de
» Conrad Gesner. »
Colum elle assure encore plus positivement ce fait de la propagation
des éléphans à Rome : « India perhibetur molibus Jèrarum
» mirabilis, pares tamen in hâc ferra ( Ita lia ) vastitate beluas
» progenerari quis neget, cùm inter m æ n i a n o s t r a n a t o s ani-
y> madvertamus elephantes ? Col, de re rust. , lib. I I I , cap. IC III,
» ed. L ip s., X735, 4°., 471- »
Si nos naturalistes eussent fait attention à ces deux passages, ils
n’auraient pas ajouté foi si long-temps à l’impossibilité de faire produire
l’éléphant en domesticité, et l’on auroit peut-être tenté plutôt
les essais qui viennent de réussir à M. Corse.
Plusieurs des empereurs suivans, Domitien (6) A ntonin P ie (7),
(1) Dion-Cass., lib .'X X X IX , éd. H an ., p. 108, A.
(2) P lin .t lib. V I I I 1 cap. II.
(3) Id. , ib.
(4) Id . , ib.
(5) Dion-Cass., lib. L X I , ëdit. Han. , p. 697, D.
(6) Martial., Carm. sj>ect., 17 et 19, et lib. I , épig. io 5.
(7) Jul. Capitol., cap. X .
Co?mnode(i), SeptimeSevère (2), Caracalla (3), Ilélio g a ba le(4),
eurent encore des éléphans; Gordien en eut trente-deax (5),Gallien
dix (6). Il paraît que ceux-ci sont les derniers qui aient paru dans
les jeux.
Il n’est donc pas douteux qu’il n’ait vécu à des époques connues,
en Italie et dans les autres pays conquis par les Romains, un nombre
considérable d’éléphans.
Ainsi, quoique l’Italie offre une grande quantité d’ossemens de
ces animaux à l’état fossile , on a pu long-temps en attribuer l’origine
à ces individus qui avoient vécu sur le même sol dans les temps
historiques; peut-être même y en a-t-il en effet quelques-uns qui
viennent de cette source, mais les circonstances où 011 les découvre
d’ordinaire prouvent que le très - petit nombre seulement peut
être dans ce cas. Presque toujours on les trouve pêle-mêle avec des
ossemens d’hippopotames et de rhinocéros, qui bien certainement
n’out été amenés ni par Annibal ni par les armées romaines.
Voici une indication des principaux endroits d’Italie où l’on a déterré
de ces os à notre connoissanee; mais nous sommes bien éloignés
dé la regarder comme complète.
La plus grande défense a été découverte en 1769 par le duc de la
Rochefoucauld etM. Desmarets auprès de Rome .-elle avoit dix pieds
de long sur huit ponces de diamètre, quoiqu’elle ne fût pas entière (7).
Nous en possédons quatre morceaux au Muséum ; ils sont fort altérés
et forment ensemble une longueur de cinq pieds.
On en avoit trouvé à Rome même dès 1664, en creusant à l’entrée
du Vatican pour faire des fondations (8). Baccius parle, dès i 582 ,
"(i) Lamprid. in Commod.
(2) Dion-Cassius , lib. L X X V I .
(3) I d . , lib. LX X V II.
(4) Lamprid. in Heliogab.
(5) Jul. Capitol, i cap. X X X I I I .
(6) Trebell. P o ll ., cap. VIII.
(7I B u jf., Epoques de la Nat., notes justificatives , g.
(8) Monconys, Yoy. en Italie , p. 446*