Mais c’est surtout dans le va l d ’A m o supérieur que le nombre
en est prodigieux.
Déjà Coesalpin avoit indiqué une tête de fémur de Castel San-
giovanni entre A rezzo et Florence (i).
Le docteur Barthelemi M esny, qui étoit un Lorrain transplanté
en Toscane à la suite du grand-duc, depuis empereur François I " . ,
a donné une petite dissertation françoise (2) sur ces os du v a ld ’A m o ,
où il en cite divers fragmens et en représente surtout une portion
considérable de tête, déterrée par feu F a b rin i, et sur laquelle nous
reviendrons.
Les auteurs qui, jusqu’à présent, ont traité avec le plus de détail
de ces os, sont le docteur Jean Targioni T o zze tti (3) et le professeur
N e sti (4).
Le premier en avoit trouvé en quantité dans les vallons de Riesco
et de F a e lla , près des villages de F ie sca , de F a ella et de M uni-
coro, à droite de l’A m o , et il donne le catalogue de ceux qu’il con-
servoit dans son cabinet. Il avoit retiré lui-même du sable près de
F ie sca , un fémur pénétré de spath.
Il en avoit vu beaucoup d’autres, déterrés par Dominique S fo -
ra zzin i, près de Terra-N uova, village situé un peu plus haut que
les précédens, sur la même rive et répondant entre San Giovanni
et M ontevarchi. Il en avoit encore ramassé sur la route d’Arezzo,
et dans le territoire de cette ville, près du village de M on zione,
sur la rivière de Castro, à la gauche de Y Am o .
Le lieu où l’on peut aujourd’hui prendre l’idée la plus complette
de leur excessive abondance, c’est le cabinet que Y Académie
F aldarnaise, établie à F ig lin e , a formé dans un ancien couvent
de ce bourg. On y voit plusieurs centaines de morceaux qui rem(
1) Coesalp. de Metall., I I , p. 1^1 .
(a) Observations sur les dents fossiles à?éléphant qui se trouvent en Toscane, Florence",
ïn-8° ., sans da te, 47 P- et une pl. •
(3) Viagg. per la Toscana, t. VIII-de la 2 e. ed. , p. 3gï et suiv.
(4) Mentor, del imperial Museo di Firenze, I.
plissent deux chambres et qui ont été tous rassemblés dans les
environs.
Ils sont si communs dans les collines terreuses qui bordent cette
partie de la vallée, que les paysans les employoient autrefois pêle-
mêle avec dés pierres à la construction des petits murs qui ceignent
leurs propriétés.
Aujourd’hui qu’ils en connoissent la valeur, ils les mettent en
réserve pour les vendre aux voyageurs. C ’est ainsi que j’ai acquis à
Incisa un atlas de grande dimension que l’on m’apporta pendant
que je relayois à la poste, et moi-même, dans une simple promenade
avec M. le professeur Nesti, j’en ai aperçu et ramassé une molaire,
qu’un petit ruisseau venoit de mettre à découvert, auprès de ce
même F iesca où Targioni en avoit tant trouve.
Il y en a également un assez grand nombre dans le v a l d ’Am o
inférieur.
Selon les N ôvelle Letterarie de Florence , on en découvrit
en 1753 plusieurs os et défenses sur les collines peu éloignées du
château de Cerreto-guidi, entre le lac de Fuçeechio et YArno. Il
y en avoit au moins de quatre individus qui furent recueillis par le
chevalier Buontalenti (i).
Fortis parle d’une défense trouvée au même endroit par le
docteur N e n c iif). Selon le docteur Jean Targioni T o z z e tti,
Nenci en avoit trouvé des morceaux d’au moins trois individus que
Targioni conservoit dans son cabinet, et dont il donne l’énumération^)
Déjà quelque temps auparavant on en avoit découvert
un squelette,presque entier, au même lieu, dans un terrain appartenant
à MM. Gaddi et dont plusieurs os étoient déposés dans leur
galerie.
C’est principalement sur les os de Cerreto guidi que roule la
lettre adressée par le docteur Jean Targioni T o zze tti à B u ffon ,
(1) AUbn du Lac , Mélanges d’Hist. n a t ., I I , p. 41 1 02-
(2) Fortis, loc. ci t.
<3) F ia g g ., Y , p- 264.