commençoit même à s’entamer vers a. En arrière est encore, vers b,
un reste de l’alvéole de la dent qui suivoit celle-ci.
La dent du Pérou est précisément longue comme celle de Simorre,
quoiqu’il en manque un peu en avant, et n’a que o,oo5 de plus dans
sa plus grande largeur.
Malgré l’éloignement des lieux, il m’est donc impossible de ne pas
reconnoître ces deux dents comme de la même espèce.
Ces pièces constatent donc déjà, outre la forme de cette dent,
qu’il y en avoit deux autres à la mâchoire supérieure de l’animal,
une en avant qui n’avoit que quatre pointes, et une en arrière.
Elles constatent de plus que ces dents se poussoient d’arrière en
avant comme dans l’ éléphant et le mastodonte, et que les antérieures
disparoissoient à une certaine époque.
Je crois encore qu’on peut en conclure que la dent antérieure
étoit susceptible de remplacement de haut en bas, comme dans
Yhippopotame dont les dents de remplacement ne laissent pas de
tomber aussi. Ma raison est que cette petite dent de D a x n’est pas
encore usée, et qu’il faut quelle soit venue après la grande , qui
l’est.
Le morceau de D a x nous fait aussi reconnoître une dent de S i-
morre de notre Muséum (pl. I , fig. 2 ) , à demi-usée, et présentant
une figure à quatre lobes en avant, et deux disques ronds en arrière.
Une dent pareille (pl. III, fig. i/f)', mais non usée, et n’ offrant
que ses.quatre cônes, est dans le cabinet de M. Hammer qui en
ignore l’ origine : seulement elle a un petit talon qui pourroit faire
croire que c’est celle de la mâchoire opposée, par conséquent l’inférieure
; car celle de D a x , qui est la supérieure, n’a point de
talon, non plus que celle de Simorre.
Peut-être aussi est-ce la dent de lait.
h ’identité d’espèce des dents de Simorre et de celles qu’avoit
apportées Dombey une fois bien constatée, nous pouvons aller
plus loin.
Parmi les morceaux de Dombey, est un fragment considérable de
mâchoire inférieure (pl. III, fig. 4 , au quart de sa grandeur). Il se
termine en avant par une espèce de bec, comme celui de 1 éléphant
et du mastodonte. Ainsi notre espèce actuelle n’avoit, comme ces
deux-là, ni incisives ni canines en bas.
Ce morceau contient deux dents : la postérieure, longue de 0,170,
large de 0,075, avoit cinq paires de pointes dont les postérieures
sont plus courtes ; les deux premières sont déjà réunies en figures
quadrilobées; les deux suivantes sont prêtes à l’être; les deux dernières
et le talon sont intacts. Telle est donc la molaire postérieure
inférieure de notre animal.
Ici c’est le côté externe qui est le plus usé : par conséquent c’est
l’interne qui est le plus saillant; et cela devoit être ainsi, pour que les
dents d’en bas correspondissent à celles d’en haut, où l’inverse a lieu.
Ce sont les pointes externes qui forment des trèfles, et en haut ce
sont les internes ; encore suite d’une loi générale dans les herbivores
: quand les deux côtés d’une dent ne se ressemblent pas, ils
sont placés en sens contraire dans les deux mâchoires. Ainsi les rumi-
nans ont la convexité des croissans de leurs dents supérieures en
dedans, et celles des inférieures en dehors.
On voit aisément, par la convexité de cette longue dent en arrière,
qu’il n’y en avoit point derrière elle,
Celle qui est en avant est tellement usée et mutilée qu’on ne peut
distinguer sa figure ; mais j’ai bientôt trouvé moyen d’y suppléer.
Nous avons au Muséum une dent de Simorre à six pointes
[D a ub., X I I , n°. MCX), qui diffère de la première, parce quelle
n’a pas de talon. Voyez pl. III, fig. 3. 11 étoit naturel de croire que
c’étoit celle qui répondoit à cette première dans la mâchoire inférieure.
Cela étoit d’autant plus naturel à croire, que les dernières
dents inférieures de Yhippopotame diffèrent aussi, par l’absence
d’un talon, des supérieures qui leur correspondent.
La mâchoire inférieure de Baldassari en donne la certitude : on,
y voit cette dent à six pointes en place et sans talon,
Il ne nous reste donc à connoître que la postérieure supérieure,
pour avoir toutes les mâchelières de notre animal.
T. I.