phascolomes, des dasyures, des péramèles, des phalangers volans,
des échidnés, et des ornithorinques, et elle détruira entièrement les
espèces de tous ces genres, puisqu’aucun d’eux n’existe maintenant
en d’autres pays.
Que cette même révolution mette à sec les petits détroits multipliés
qui séparent la Nouvelle-Hollande du continent de l’Àsie, elle
ouvrira un chemin aux éléphans, aux rhinocéros, aux buffles, aux
chevaux, aux chameaux, aux tigres, et à tous les autres quadrupèdes
asiatiques, qui viendront peupler une terre où ils auront été
auparavant inconnus.
Qu’ensuite un naturaliste, après avoir bien étudié toute cette nature
vivante, s’avise de fouiller le sol sur lequelellevit: il y trouvera
des restes d’êtres tout différens.
Ce que la Nouvelle-Hollande seroit, dans la supposition que nous
venons de faire, l’Europe, la Sibérie, une grande partie de l’Amérique,
le sont effectivement ; et peut-être trouvera-t-on un jour ,
quand on examinera les autres contrées, et la.Nouvelle-Hollande elle-
même, qu’elles ont toutes éprouvé des révolutions semblables, je
dirois presque des échanges mutuels de productions ; car, poussons
la supposition plus loin : après ce transport des aninîaux asiatiques
dans la Nouvelle-Hollande, admettons une seconde révolution qui
détruise l’Asie, leurpatrie primitive, ceux qui les observeroient dans
la Nouvelle-Hollande, leur seconde patrie, seroient tout aussi embarrassés
de savoir d’oùils seroient venus, qu’on peut l’être maintenant
pour trouver l’origine des nôtres.
J’applique cette manière de voir à l’espèce humaine..
Il n’y a point JJ est certain qu’on ne l’a pas encore trouvée parmi les. fossiles , - et
d’os humainsfos- c>est u n g p - e u v e q e pjus q u e ]e s r a c e s fossiles n’étoient point des va-,
riétés, puisqu’elles n’avoient pu subir l’influence.de l’homme.
Je dis que l’on n’a jamais trouvé d’os humains parmi les fossiles.;
bien entendu parmi les fossiles proprement dits; car dans les tour-
PRÉLIMINAIRE,
bières, dans les alluvions, comme dans les cimetières, on pourroit
aussi bien déterrer des os humains, que des os de chevaux ou
d’autres espèces vulgaires ; mais dans les lits qui recèlent les anciennes
races, parmi les palæothériums; et même parmi les éléphans
et les rhinocéros, on n’a jamais découvert le moindre ossement
humain. Il n’est guère, autour de Paris, d’ouvriers qui ne croient
que les os dont nos plâtrières fourmillent sont en grande partie des
os d’hommeS ; mais comme j’ai vu plusieurs milliers de ces o s , il
m’est bien permis d’affirmer qu’il n’y en a jamais eu un seul de notre
espèce. J’ai examiné à Pavie les groupes d’ossemens rapportés par
Spallanzani, de l’île de Cérigo ; e t, malgré l’assertion de cet observateur
célèbre, j’affirme également qu’il n’y en a aucun dont on
puisse soutenir qu’il est humain. L ’homo diluvii testis de Scheuchzer,
a été replacé, dès ma première édition, à son véritable genre, qui est
celui àeaproteus; et, dans un examen que j’en ai fait depuis à Haarlem,
par la complaisance de M. VanMarum, qui m’a permis de découvrir
les parties cachées dans la pierre, j’ai obtenu la preuve complète
de ce que j’avois annoncé. On voit parmi les os trouvés à
Ganstadt, un fragment de mâchoire et quelques ouvrages humains,
mais on sait que le terrain fut remué sans précaution, et que l’on
ne tint point note des diverses hauteurs où chaque chose fut découverte.
Partout ailleurs les morceaux donnés pour humains se sont
trouvés, à l’examen, de quelque animal, soit qu’on les ait examinés
en nature ou simplement en figures. Tout nouvellement encore on
a prétendu en avoir découvert à Marseille dans une pierre long-temps
négligée (i) : c’étoient des empreintes de tuyaux marins (2). Les véritables
os d’hommes étoient des cadavres tombés dans des fentes
ou restés en d’anciennes galeries déminés, ou enduits d’incrustation
; et j etends cette assertion jusqu aux squelettes humains décou-
M V . \e Jqurn.de Marseille et des Bouches du Rhâne, des 27 sept., 25oct. et 1 " . nov. 1820.
(2) Je m’en suis assuré par les dessius que m’en a envoyésM.Cottard.prof. aucoll. de Marseille.
T .I .