5°. L es grands os de Vextrém ité postérieure.
L ’os innominé. J’ai rapporté de Toscane deux os innommés, l’un
du côté droit, l’autre du côté gauche , tous les deux à peu près de
la grandeur de notre squelette de l’espèce vivante, en sorte qu’en
les plaçant chacun 'a côté de son analogue, on en saisit sur-le-champ
les différences ; malheureusement le pubis y est cassé.
Le fossile (pl. Y I , fig. i et 2) a les deux ailes de l’os des isles
plus égales; l’externe ne surpasse point l’autre en largeur; la ligne
rentrante , qui va de l’épine externe à la cavité cotyloïde , est de
même courbure que celle qui va du sacrum à l’ischion. Dans le vivant
la première est moins courbée, ce qui donne à l’os des isles une obliquité
et un défaut de symétrie qui ne sont pas dans le fossile. La
cavité cotyloïde du fossile est d’un quart plus large que celle du
vivant. L ’ischion est plus court et beaucoup plus gros ; son bord
supérieur, à l’endroit où il s’élargit, tranchant dans le vivant, est
carré dans le fossile 5 sa partis élargi© n’ est pas concave en dedans
et la partie supérieure de sa tubérosité s’écarte en dehors, tandis
que dans le vivant elle monte verticalement et parallèlement à celle
de l’autre côté. En général tout l’os innominé fossile est plus épais que
le vivant.
L e fém u r fossile (pl. Y I , fig. 3 , 4 , 5 et 6) diffère infiniment peu
du vivant. Je trouve seulement le grand trocharfter de celui-ci plus
pointu, et l’échancrure qui le sépare de la tête plus profonde. J’en
ai un de 0,6, qui annonce un individu d’environ treize pieds.
La rotule fossile est plus haute à proportion de sa largeur que
celle du vivant, et d’une forme plusrhomboïdale. Celle que j’ai venoit
d’un individu de dix-sept pieds et demi de longueur.
Le tibia fossile (pl. V I , fig. 9, 10, 11 et 12 ) est plus gros à
proportion de sa longueur que le vivant; ce qui s’accorde avec les
dimensions de l’avant-bras pour faire juger que l’hippopotame
fossile avoit encore les jambes plus grosses et plus courtes que celui
d’aujourd’hui ; mais ses différences de forme sont très-peu de chose;
à peine s’aperçoit-on que sa face articulaire inférieure est moins
large d’avant en arrière et que son condyle externe saille un peu
plus en dehors. Sa longueur de o,3q3 indique un individu de
douze pieds six pouces ; ‘ mais en supposant que le tibia étoit
plus court à proportion, on peut croire que l’animal étoit encore
plus grand.
6°, L es os du tarse.
L astragale (pl. I , fig. r et 4)- Le fossile est plus plat; la fosse
ligamenteuse de sa poulie est beaucoup moins creuse et plus petite
a proportion ; sa grande facette calcanienne est beaucoup plus large
et d une toute autre figure, allant rejoindre la tubérosité de l’angle
interne antérieur de la face'inférieüre, dont elle demeure séparée dans
le vivant par une grande fosse, ce qui fait qu’elle est beaucoup plus
large à cet endroit dans le fossile. Du reste ces deux os se ressemblent
beaucoup.
Le plus entier des astragalQgTosçilpc q,,© ;Ja; oK^rvés est aü vivant
pour ses dimensions linéaires comme 3 à 2 ; ce qui supposeroit seize
pieds et demi de longueur à l’animal; c’est celui dù eôté droit.
Le calcanéum (pl. VI, fig. 13 et 14) a sa grande facette astraga-
lienne plus large dans le haut, comme il convient pour recevoir
celle de l’astragale. Je le trouve aussi plus allongé à proportion
de sa hauteur ; car sa hauteur est à la distance de sa tubérosité
à la facette astragalienne comme 1 à 1 { : dans le vivant elles sont
comme 1 à 2. Sa fosse pour le tendon d’Achille est moins longue ; la
tubérosité de sa face inférieure est bien moins saillante ; sa troisième
facette astragalienne moins haute ; la facette cuboïdienne
plus large ; en un mot l’oeil habitué voit clairement que c’est un calcanéum
de même genre, mais d’autre espèce.
Mes deux meilleurs calcanéums sont du côté gauche ; leur longueur
totale est à celle du vivant comme 9 à 7 ; ils dévoient venir
d’un individu d’environ quatorze pieds trois pouces.
Le cuboïde du tarse (pl. VI, fig. 7 et 8) a sa facette astragalienne
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