dit positivement qu’elle n’avpit pas plus de trente pieds de haut.
Ce même Fasellu s parle de plusieurs autres endroits de S ic ile ,
où l’on déterre des os de géans, comme à M e lilli, entre Leontium,
et Syracuse : à Carine, à douze milles de Palerme; à Calatrasi, à
P e tra lia , etc. Mongitore fait des récits semblables ( i ) , ainsi que
Falguam era (a) ; mais on ne peut les rapporter tous avec sûreté à
des éléphaps, parce que ces auteurs ne donnent pas de dimensions
exactes, et que nous savons par notre propre observation que les
brèches osseuses de Sicile contiennent beaucoup d’ossemens d’autres
animaux.
Il est cependant d’autant plus vraisemblable qu’ une partie de ces
prétendus géans ont dû leur origine à des as d’éléphaqs, qu’on
trouve de ceux-ci, au rapport du marquis Charles de V in tim ille ,
historien de S icile , cité par K ircher (3) , près de la mer, entre
Palerme et Trapani, et dans le territoire de l’ancienne Solois qui
étoit comme Palerme une colonie carthaginoise.
K irch er rapporte encore des récits de trois autres géans de S ic ile ,
dont, comme à l’ordinaire, presque tous les OS étoient consumés,
exçepté les dents (4).
Targioni cite une ancienne lettre d’un chevalier F o lc h i, écrite
en r5$9, où il est question d’une dent prétendue de géant, trouvée
avec des glossapètres auprès de Syracuse {5).
Quant a la G rèce, l’état d’oppression où elle gémit n’a pas permis
qu’on eut des relations anatomiques raisonnables des fossiles qu’elle
recèle, mais ceux-ci ont donné lieu à des récits de géans dans les
temps modernes comme dans l’antiquité. Il est donc vraisemblable
qu’il y a des os d’éléphant dans le nombre.
Il fut trouvé en 1691, à six lieues de Thessalonique, des osse-
(1) Mongitore, De Siciliae memorabilibus; ap. Brocchi, loc. cit.
(2) Falguamera, De orig, et antiq. Panormi; ap. Fab. Column. } De Glossopetris,
p. 34.
(3) Mund, subterr., lib. V I I I , sect. I I , cap. IV, p. 3g. *
(4) Id., ibid,
(5) F ia g g .per la Toscana, Y H I , p. 414*
mens dont l’un admettoit le bras d’un homme dans sa cavité; une
mâchelière inférieure étoit haute de sept pouces èt demi, et pesoit
quinze livres. Trois autres dents pesoient de deux à trois livres chacune.
Mais, suivant une autre relation, la plus pesante n’auroit pas
excédé quatre livres six onces. Le cubitus ou l’humérus avoit deux
pieds huit pouces de circon férence. Il y en a un procès-verbal signé
de plusieurs témoins, dans une dissertation d’un abbé Gommiers y
insérée dans le Mercure de 169®., et citée par l’abbé à’A f'tig iii dans
ses Mémoires d h isto ire, de critique e t de littérature , tome I ,
p. 136. ü om Calmet s’est trompé en portant cet événement à! 17 ou ( t )'.•
Suidas parle déjà d’osseïmees de géans trouvés en- quantité SoüS
1 église de Sainte-M ena à Cèmstccntinopïe , et que Fempereur
Anastase fit déposer dans son palais (2)^-
Nos gazettes annoncent tout récemment une trouvaille semblable’
faite à Dentotica (3) près d’ Andrinople f lien Célèbre' par lu prison
de Charles K I I ,.e t situé non loin de la M a riza , qui est YHèbrus
des anciens.
F ortis cite une molaire bien certainement d’éléphant de l’ile de
Cerigo , déposée dans le cabinet de M otosini à Venise (4)..
Il y a grandie apparewae que c’est aussi à; des éléphans que Fott-
doit rapporter,, sinon le géant de quarante-six coudées dont parle
P lin e (5):, qui fut mis à découvert eft C rêté par un tremblement
de terre , et que les uns prirent pour Orion, les autres' pour Otas •
du moins le prétendu corps d’Orestë, long de sept coudées ou’ de
douze pieds trois pouces,, découvert ài Tégéè par les Spartiates (6) j
et celui SA sterk es, fils à’A ja x , qui se’trouvait dans File de L a d é,
vis-à-vis M ile t, et avoit dix coudées’ au rapport de P a U sa n ia set
celui d A ja x , fils de: Télamon,. qui étoit à Salaminu selon le même
(1) Diet, de la Bible, I I , 160. •
(2) - Suidas, voce pwvs.
(3) Journal de- Paris, g juin 1806.
(4) Loc. cit., p. 3og.
(5) Pline, lib. YII, cap. XYI.
(6) Aulu-Gelle, lib. XYI? cap. X ; Herod., lib. I , cap. 6 7 . Solih, \ib. T; Pline, loc.cit.
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