Tourbières
ébonlemens.
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de grands travaux sur les dunes , estimoit leur marche à soixante
pieds par au, et dans certains peints à soixante-douze. Il-me leur
faudrait, selba ses; calculs, qpue deux mille ans pour arriver à
Bordeaux ; et, d’après leur étendue actuelle, il doit y en avoir un peu
plus de quatre mille qu’elles ont commencé à se Former (i j*
Si l’Egypte voit d’un côté accroître' son sol cultivable pan les at-
terrissemens, de l’autre elle le voit àussi envahir par des sables; Stériles;
leur marche est si rapide qu’ils auraient sans- doute rempli
les; parties; étroites de la vallée s’il y avoit longtemps quils «usent
commencé- h y être jetés; (a);. Ce serait aussi la ura chronomètre
dont il serait intéressant d’avoir la mesure.
L e s tourb ières produites si généralement dans le n o rd d e l ’E u rope,
par l’ accumulation- des d é b r is d e sphagnum e t d’autres
mousses a q u a t iq u e s , donnent enco re une mesure du temps ; e lle s
s’ é lè v en t dans des proportions déterminées p ou r chaque -lieu ; elles
enve loppent ainsi les petites, b uttes des ter rains sur lesquels elles
se fo rm en t; plusieurs d e oes b uttes o n t été enoerréès de mémoire
d ’hommes ; en d ’antres endroits- la tourb ière descend le lon g des
v a llo n s : elle avance comme le s glaciers-; mais l é s glaciers- se: fondent
par leur b o rd in fé r ieu r , et la to u rb iè re -n ’est a r rêtée par r ie i f ; en
la sond an t ju sq u a u terrain solide on juge: d e son ancienneté , et
bon t r o u v e j p ou r lès tourb ières comme p our les dumes^quelles ne
peUventTèmonter àne-eépoque indéfiniment re culé e .Il en e s cd em èm e
p o u r les éfeoulemens; qui se font- avec une rapidité p rodigieuse an pied
de tous les esca rp emen&j.etquison t en co reb ien loin:dè le s à v o ir eou-
v e r ts ; m ais , comme l’on n’a pas encore appliqué de mesures-précises
a ces d eu x sortes de: causes-, nous n’y insisterons pas davantage (3).
(i) Voyez le Mémoire dè M. Bfëmo'ntiHr.
^2) Nous pouvons citer icitous les voyageurs qui ont parcouru la lisière- 'occidentale’ de
l’Égypte.
(3) Ces phénomènes sont très-bien exposés dans les Lettres de M. Deluc à la reine d’Angle-
Toujours voyons-nous que partout la-nature b o u s tient le même langage
: partout elle mous dit que l’ordre actuel des choses ne remonte
pas très-haut ; et, ce qui est bien remarquable, partout l'homme
nous parle comme la nature, soit -que nous consultions les vraies
traditions des peuples, soit que nous examinions leur état moral et
politique, et le développement intellectuel qu’ils avaient atteint au
moment où commencent leurs monumens authentiques.
En effet, bien qu’au premier coup d’oeil , les traditions de quelques
anciens peuples, qui reculoient leur origine de tant de milliers dé
siècles, semblent contredire fortement cette nouveauté du monde
actuel, lorsqu’on examine de plus près ces traditions, on n’est pas
long-temps à s’apercevoir qu’elles n’ont rien d’historique; on est
bientôt convaincu au contraire que la véritable histoire, et tout ce
qu’elle nous a conservé de documens. positifs sur les premiers
établissemens des mations, confirme ce -que les monumens naturels
av-oient annoncé.
La chronologie d’aucun de nos peuples d’Qccident, ne remonte,
par un fil continu, à plus de 3,oao ans. Aucun d’eux ne peut
nous offrir avant cette époque, ni même deux ou trois siècles
depuis , une suite de faits liés-ensemble avec quelque vraisemblance.
Le nord de l’Europe n’a d’histoire que depuis sa conversion au
christianisme; l ’histoire de l’Espagne, de la Gaule, de l’Angleterre,
ne date que des conquêtes des Romains ; celle de l ’Italie septentrionale
avant la fondation de Rome,-est aujourd’hui à peu près
inconnue. Les Grecs avouent ne posséder l’art d’écrire que depuis
que les Phéniciens le leur ont enseigné, il y a 33 ou 34 siècles ;
long-temps encore depuis, leur histoire est pleine de fables, et ils
ne font pas remonter à 3oo ans plus haut les premiers vestiges de
terre, aux endroits où il décrit les tourbières de la Westphalie ; et dans ses Lettres à Lame-
therie, insérées dans le Journal de Physique de 1791, etc. ; ainsi que dans celles qu’il a
adressées à M. Blumenbach , et que l’on a imprimées en françois en un volume. Paris 17Q8.
L ’histoire des
peuples confirme
la nouveauté des
continens.