( fig. i l et i 3 ) ont précisément la même particularité. Dès que
je me fus aperçu de cette différence notable , je fus curieux de
savoir si elle êtoit commune à tous les fémurs fossiles. M. Jceger
m’ a prouvé quelle se trouve aussi dans ceux de Canstadt, en m’envoyant
le dessin gravé pl. VIII, fig. 5 , au douzième. (Les autres de
la même partie sont au sixième. )
J’ai encore retrouvé depuis ce caractère plus ou moins marqué
dans une tête inférieure du cabinet du grand-duc à Florence ( pl. X ,
fig. dans une autre du cabinet de M. Targioni Tox/eui, de
la même ville ( ib . , fig. 6 ) ; dans une troisième du cabinet du
collège romain ( ib ., fig. 4 ) i et enfin tout récemment dans le
grand morceau retiré du Bog et apporté par M. Raynaud ( ib .,
fig. 7 ). Il n’y a donc aucun doute que cette différence ne soit constante,
et ne se joigne à celles que fournit le crâne pour faire distinguer
l’éléphant fossile.
Daubenton, quin’avoit comparé le fémur qu’il décrivoit qu’à celui
d’Afrique, et ne lui avoit trouvé d’autre différence qu’un peu plus
de largeur proportionnelle , attribuoit cette largeur à l’ âge. Cependant
ce fémur vient d’un jeune éléphant, car son épiphyse inférieure
est encore distincte, et la supérieure est détachée et perdue.
Cet os, long de 1,11 , indique un individu d’environ neuf pieds
et demi de hauteur : notre éléphant des Indes de 8' a le sien de 0,92 ;
mais on a trouvé des fémurs fossiles beaucoup plus grands. Jacob
et Oliger Jacoboeus en citent de quatre pieds anglois de long. Le
plus long de tous ceux qui ont été mesurés avec exactitude est celui
dont parle Camper ( 1), et qui avoit cinquante-deux pouces du Rhin,
G’est-à-dire 1,87 , ou 4' 2" 7"' de France; ce qui indique un animal
d’environ onze pieds huit pouces.
Le fémur d’un éléphant des Indes, mort de vieillesse, appartenant
au même anatomiste, avoit, dit-il, treize pouces de moins.
Cependant si l’on pouvoit se fier aux mesures rapportées dans la
Gigantomachie, le fémur du prétendu Teutobochus auroit été
{1) Nov. act. P e t r o p I I , 1788, p. 2^7.
encore bien plus grand, puisqu’il auroit eu cinq pieds de long ; et
néanmoins cette dimension n’indiqueroit qu’un individu de quatorze
pieds de haut : ce qui ne surpasse point ce que les relations nous disent
des éléphans vivans dans les Indes.
Nous avons au Muséum une tête supérieure venue du pied des
Pyrénées et dont le diamètre de 0,218, indique un individu de quatorze
pieds.
La tête inférieure du B og , rapportée par M. Raynaud (pl. X ,
fig. 8 ,9 et 10), annonce un individu d’entre quatorze et quinze pieds.
La tête inférieure (pl. V, fig. 1 1 ) ne vient que d’un individu de
dix pieds.
6°. La jambe. Les dessins d’un tibia fossile (pl. V I I , fig. 7, 8 et 9)
m’ ont été envoyés par M. Jæger, et sont pris d’un des échantillons
du cabinet de Stuttgard. Cet os indique un individu de onze à douze
pieds de haut. Il est notablement plus épais que le tibia des Indes
(pl. VII,fig. 11) qui l’est plus que celuid’ Afrique, ib ., fig. i 3. Du reste,
les formes de cet os et de ses facettes dans les trois espèces offrent
peu de différences.
J’ai vu un autre tibia bien entier à Florence , que je donne pl. X ,
fig. 12 et i 3. Il porte les mêmes caractères d’épaisseur que le précédent.
Sa longueur de trente pouces fr. (0,825) annonce un individu de
près de onze pieds et demi.
La Gigantomachie donne au tibia du prétendu Teutobochus
quatre pieds de longueur, et cinq au fémur. La mesure du tibia est
évidemment exagérée, ou bien ces deux os venoient d’individus dif—
férens. Elle indiqueroit un individu de plus de dix-huit pieds, et ne
convient point à celle du fémur, qui ne se rapporte qu’à un individu
de quatorze.
Notre éléphant des Indes de huit pieds a son fémur de 0,92, et son
tibia de c ,56.
Je 11’ai eu du péroné que la tête inférieure du Montferrat, donnée
par M. Spinola, représentée par sa face articulaire interne (pl. X ,
fig. 11). Elle est large de 0,137 et vient d’un éléphant haut de
T. I. a5