ÉLÉPHANS
4°. Grands os de l ’extrém ité antérieure.
}J omoplate (pl. VIII, fig. 6) indépendamment de sa grandeur se
distingueroit de celle de tout autre animal vivant, i°. parce que son
côté postérieur a b , qui est en courbe rentrante, est le plus court des
trois, et que l’antérieur c d et le spinal a c sont à peu près égaux ;
2°. parce qu’il résulte dè là que cet os, plus large à proportion de sa
longueur dorso-humérale quel’omoplate d’aucun autre grand quadrupède,
a son angle postérieur, a, presque vis-à-vis lemilieude cettelon-
gueur, et quecet angle estpresque droit, tandis que l’antérieur, c, seroit
aigu s’il n’étoit pas émoussé par l’arrondissement du bord ; 3°. parce
que l’épine, outre sa proéminence acromiale, e , a vers le milieu de
sa longueur un crochet,/, qui se porte en arrière en se recourbant un
peu vers le bas. Sa proéminence coracoïdienne, d , est peusaillante et
mousse; sa facette humérale, b d , est légèrement concave, oblongue
et du double plus longue que large.
Uhumérus (pl. I , fig. 3 et 4 ) se distingue aisément de celui des
autres grands quadrupèdes, i°. parce que sa crête condyloïdienne
externe, a b, remonte jusqu’à plus du tiersdesa hauteur, et se termine
là par un angle sensible et un bord rentrant subitement ; 2°. parce
que son arête deltoïdienne, d , qui est mousse, descend plus bas que
le milieu de l’os : sous ces deux rapports il a quelque ressemblance
avec celui de l’ours. La tubérosité externe, c, s’élève au-dessus de la
tete et est mousse et comprimée. D’avant en arrière, c , fig-, 3, elle a
autant de dimension que la tête entière en a en travers. La rainure
bicipitale est profonde et prolongée en avant. La poulie inférieure,
b e, est en simple canal mousse; l’os n’a point de trou au-dessus du
condyle interne.
L avant-bras (pl. V I I , fig. 20, 21, 22, 23) a un caractère très-
remarquable et dont je ne connois point d’autre exemple parmi les
animaux-vivans ; c est que la tête supérieure du radius, a, est saisie et
comme enchâssée entre deux apophyses de celle du cubitus, qui
sont deux productions de la facette sygmoïde. Gomme cette tête n’est
pas ronde, le mouvement de rotation est impossible. Le radius dans
sa longueur, traverse obliquement sur la face antérieure du cubitus,
pour aller se terminer à son côté interne par une tête, c, plus grosse
que sa tête supérieure, mais moindre que l’inférieure du cubitus, d -
du reste ce radius est assez grêle, et légèrement arqué sur sa longueur.
Le cubitus, outre cette bifurcation de la facette sygmoïde,
est renflé aux deux bouts; a l’olécrane peu prolongé en dessus,
gros au bout; la tête inférieure renflée.
5°. Grands os de V extrémitépostérieure.
Le bassin de l’éléphant (pl. I , au squel., et pl. VII, fig. 3 et 4 )
est très-remarquable par sa disposition transverse ou plutôt verticale,
qui fait que le pubis est aussi avancé que le haut de l’os des îles, et
que celui-ci s’étend de droite à gauche et en largeur en même temps
qu’il prend une grande ampleur, au lieu de rester étroit et de se
diriger d’avant en arrière comme dans la plupart des quadrupèdes.
Sa face ventrale est concave, comme dans l’homme; son bord antérieur,
a b, allant du sacrum à l’épine, est le plus large et convexe;
l’épine fait un crochet, encore comme dans l’homme, mais plus
considérable.
Le rhinocéros seul ressemble un peu à l’éléphant par le bassin,
mais il a le col de l’ischion bien plus long à proportion.
La femelle de l’éléphant a le bassin plus ouvert que le mâle, et
les bords du détroit y sont plus tranchans.
Le fémur (pl. V, fig. 7 et 10) est singulièrement aplati d’avant
en arrière, surtout dans la moitié inférieure, et se distingue de celui
des autres grands animaux par la simplicité de ses formes. Presque
d’une venue, médiocrement renflé aux extrémités, sa poulie rotu-
lienne remonte assez en avant, y estpresque symétrique, et n’occupe
que le tiers de la largeur de la tête inférieure. Une large
échancrure sépare les deux condyles en arrière. Les deux diamètres
de la tête inférieure sont presque égaux. En haut le grand
trochanter s’élève moins que la tète ; le petit est presque effacé. Il n’y
en a pas de troisième. La fosse derrière le grand est peu profonde.
Il est surtout impossible de confondrele fémur de l’éléphant avec celui