qui sûrement n’avoient pas été déposés en même temps que les grands
OS.
Le même canton a fourni dans ce siecle de nouveaux débris d ele—
phaus, et il y en fut trouve surtout, en octobre 1816', un depot
très-remarquable, que le roi Frédéric Ier. fit déblayer et recueillir
avec le plus grand soin. On-assure meme que la visite qu y fit ce
prince, si ardent pour tout ce qui avoit quelque grandeur, contribua
à la maladie dont il mourut peu de jours apres. Un officier., M. Natter,
avoit commencé quelques recherches. En vingt-quatre heures on
mit à découvert vingt et une dents ou parties de dents et un grand
nombre d’os. Le roi ayant ordonné de continuer les fouilles, des le
deuxième jour on trouva un groupe de treize défenses placées les
unes près des autres et avec quelques mâchélières, comme si on les
y avoit entassées exprès. C’est alors que le roi s y transporta, et
ordonna d’enlever le tout avec l’argile qui 1 enveloppoit, et en conservant
à chaque objet sa position. La plus grande des défenses,
quoiqu’elle eût perdu sa pointe et sa racine, étoit encore longue de
huit pieds , sur un pied de diamètre. On trouva aussi plusieurs
défenses isolées 3 une quantité de màchelières depuis deux pouces
jusqu’à un pied de longueur 3 quelques-unes adheroient encore a
des portions de mâchoires. Tous ces morceaux etoient mieux
conservés que ceux de 1700, ce qu’on attribue à la profondeur de
leur gisement, et peut-être à une autre nature du sol. Les défenses
étoient en général fort courbées. Il se trouvoit dans le même dépôt,
comme en 1700, des os de cheval, de cerf, une quantité de
dents de rhinocéros, des dents que l’on jugea d’ours, et un échantillon
que l’on crut pouvoir attribuer au tapir.
L ’endroit où s’est fait cette découverte se nomme Seelberg, et
est à environ 600 pas de la ville de Canstadt, mais de 1 autre cote
du Necker. Le sol est une argile rougeâtre; les os s’y trouvent de
quatre à vingt pieds de profondeur, pêle-mêle avec des fragmens de
gréé, de tuf, et des cailloux d’espèces très-diIFérentes.
Cette relation a été insérée par M. N a tter, dans la F eu ille du
m a tin , de novembre 1816, et dans le M anuel des chasseurs de
fVeidm ann, où il a ajouté un dessin fait par lui-même et sur les
lieux du principal groupe de défenses.
D’après un avis du savant naturaliste , M. K ielm ey er, que
M. Natter a joint à sa notice, les molaires sont à lamelles minces et
droites* comme la plupart des molaires fossiles. La courbure des
défenses entières prend les trois quarts d’un cercle, et se fait dans
une direction spirale en dehors (1).
Tous les bassins des grandes rivières d’Allemagne ont donné des
os d’éléphans comme les endroits que nous.venons de nommer; et
d’abord pour continuer le dénombrement de ceux qu’ont fourni les
vallées qui aboutissent au Rhin , Canstadt n’est pas le seul lieu de
celle du N ecker et des vallons qui s’y rendent, où l’on ait fait de
pareilles découvertes.
Près du village de B erg , au-dessus de C anstadt, au débouché
du petit vallon du Neisenbàch , où est Stuttgardt, est une masse
d’un tuf calcaire singulier, qui ne consiste qu’en incrustations de
plantes aquatiques ; j e l’ai visitée moi-même plusieurs fois, et j’apprends
de M. A utenrieth qu’il y a trouvé un squelette fossile de cheval.
On en avoit tiré en 1745 une défense du poids de cinquante livres,
et M. Joeger y a trouvé, il y a quelques années, une mâchoire inférieure
d’éléphant. C’est cette place que Guettard a vue, la prenant
pour celle de Canstadt (d). On a trouvé des os dans ce même petit
vallon, un peu au-dessous et d’autres au-dessus de Stuttgardt. Tout
près des murs mêmes de la ville, on trouva, il n’y a pas long-temps,
sous la terre végétale, en creusant une cave, une partie considérable
d’un grand squelette d’éléphant, deux grandes défenses et une petite
dans de l’argile rougeâtre et bleuâtre. Dans le vallon de la Rems,
qui débouche au-dessous de Canstadt, on a eu une grande molaire.
M. Storr en a découvert une autre sur le h a u t-N eck er, près de
Tübingen. Le bas-Necker en a donné à FFeinsperg, près ü H e il- 1
(1) Archives du Monde primitif, par Ballenstedt, 1819, Ier. vol., Ier. ca h ., p. 3i— 47-
(2) Voyez lès Mém. de VAcad, des Sc. de Paris pour 1763.