nue avec l’âge, et que les scapulaires y sont moins effilées et d’un noir
plus pâle et plus terne. C’est dans cet état qu’il nous en à été rapporté
un de l’Australasie par feu Péron, qui ne diffère d’ailleurs du
uôtre et de celui de M. de Labillardière que par quelques traits
noirs aux pennes bâtardes et aux premières grandes couvertures, et
où toute la tête et le haut du cou sont garnis de pennes noirâtres.
C’est aussi un individu d’âge peu avancé que M. Savigny a rapporté
d’Egypte et représenté pi. I de son mém. sur l ’ibis et dans le
grand ouvrage sur l ’É g yp te, oiseaux pi. VII. Les plumes de la
tète et du derrière du cou y sont plutôt grises que noires, celles du
devant du cou isont blanches. Enfin la figure de Bruce { atlas,
pl. X X X V ) est également faite sur un jeune individu observé en
Abyssinie, et à peu près pareil à celui de M. Savigny.
Nous en avons repu de Pondichéry par M. Leschenault un individu
semblable à celui de Pérou, mais où la tête seulement et un
peu de la nuque sont garnis de plumes noirâtres; tout le reste est
couvert de plumes blanches. Mais il n’en est pas moins certain que
tous ces oiseaux ont la tête et le cou nus quand ils sont adultes.
Feu Macé a envoyé du Bengale au Muséum plusieurs individus
d’une espèce très-voisine de celle-ci qui a le bec un peu plus long
et moins arqué, dont la première penne seulement a un peu de noir
aux deux bords de sa pointe, et dont lès pennes secondaires sont aussi
un peu effilées et légèrement teintes de noirâtre.
Il paroît d’après M. Savigny, p, 25, que M. Le Vaillant en a observé
encore une qui a de même les pennes secondaires effilées,
mais dont le cou garde toujours ses plumes et dont la face est de
couleur rouge.
Le même Macé nous a aussi adressé un tantalus très-semblable
à celui que les naturalistes ont regardé comme l’ibis, mais dont les
petites couvertures des ailes et une large bande au bas de la poitrine
, sont noires et maillées de blanc. Les dernières pennes secondaires
sont allongées et feintes de rose. On sait que dans le tantalus
ibis des naturalistes les petites couvertures des ailes sont maillées de
lilas, et que le dessous du corps est tout blanc.
• Nous donnons ici une table des parties de quelques uns de ces
quatre animaux qu’on peut mesurer exactement dans des individus
empaillés ; qu’on les compare avec celles des squelettes d’ibis momifiés,
et l’on jugera s’il étoit possible de croire un seul instant que
ces momies vinssent des tantalus.
P A R T IE S
DU CORPS.
'Tantalus
Ibis
ralistes.
Tantalus
del’ Inde,
de Macé.
JYumenius
Ibis;
selon nous
le véritable
ibis des
anciens.
JYumenius
Ib i s ,
mesuré pat
'VI. Savigny
JYumenius
de Macé.
JYume-
de Labil-
JYumede
Péron.
JYumer;
chenault.
Longueur du bec
de sa commissure
à sa pointe.'.. . . . 0 , 2 1 0 0,265 ; 0,125 o ,i54 0,148 o ,i65 o ,l3 ï 0,ï32
Longueur de la
partie nue de la
jam b e ,................ 0,13o 0,15o -0 ,o4.I o,o56 0,0 55 0,040 o,o34 0,04.4
Longueur du tar^e 0,190 o,25o o,oS5 °><?97 o,og5 0,084 0,080 0,093 Longueurdu doigt
du milieu............ 0,1 o5 0,115
000 ■ 0 b 0,092 0,088 0,086
'Óf
• CO1'
■ OS
b,ô8Ô
Maintenant parcourons les livres des anciens et leurs mortumens ;
comparons ce qu’ils ont dit de l’ibis, ou les images qu’ils en ont
tracées, avec l’oiseau que nous venons de décrire, nous verrons
toutes les difficultés s évanouir et tous les témoignages - s’accorder
avec le meilleur de tous, qui est le corps même de l’oiseau conservé
dans la momie.
* Les ibis les plus communs, dit Hérodote, Euterp., n°. 76, ont
» la tête et le devant du cou nus, le plumage blanc, excepté sur
» la tête, sur la nuque, aux bouts des ailes et du croupion qui sont
» noirs (1). Leur bec et leurs pieds ressemblent à cenx des autres
(.1) ’Y t X i) Tr,y x tC p ç& X w , ic c u t w è u p w -x-irrcLv. A s v ,x y x r)ep o 7n > x i< P o tX r ,s , x e t ) e s ù % t v « s x û )
c t x p a v t u v i r h p v y a v , x u i x v y c c / u ù x p u . Feu Larcher, Herod., trad. fr., II, p. 327, a bien fait
sentir la différence de ces mots , c t i % i \ , la nuque r et i t t p i p ou ê é p n y la gorge. •