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avec attention les gites où ils se sont trouves. Partout il a ete accueilli avec
une complaisance infinie par les personnes à porte'e de l’instruire ou de lui
fournir des objets: les observateurs établis en différens lieux de la France et
de l’étranger n’ont pas mis moins de zèle à le seconder, en lui faisant part de
leurs découvertes; et il s’est vu ainsi en état de déposer au Cabinet du Roi,
à Paris, une quantité considérable de richesses nouvelles, ou de réunir dans
son portefeuille un grand nombre de dessins intéressans qui vont former les
matériaux de la présente édition.
Non-seulement, au moyen de tous ces secours, beaucoup d’objets déjà connus
ont pu être étudiés avec plus de soin, mais une infinité d’objets nouveaux sejoi-
gnentà ceux que l’on connoissoit; dès ce moment le nombre des hippopotames
fossiles est porté à quatre ; celui des rhinocéros également à quatre ; celui
des crocodiles à six ou sept, sans parler du nouveau genre des ichtyo-saurus.
Autour de Paris seulement deux genres et peut-être dix ou douze especes
nouvelles viendront augmenter le catalogue des êtres perdus.
L ’histoire des couches dans lesquelles les os fossiles sont renfermés , des
minéraux, des coquilles et des autres productions animales et végétales qui
les accompagnent, a reçu aussi depuis 1812 , de grands et d’importans perfec*-
tionnemens. 11 s’est formé en divers pays des sociétés savantes, uniquement
dans le but d’éclaircir cette partie de l’histoire du globe. La société géologique
de Londres a déjà publié plusieurs volumes in-4°- de ses Mémoires ; son
président, M. Greenough, plusieurs de ses membres les plus distingués ont
parcouru les lies britanniques et les principales contrées de l’Europe. Déjà il
est résulté de leurs recherches une superbe carte géologique de l’Angleterre,
qui montre l’analogie et la liaison des couches de ce pays avec celles du
nôtre. Nos géologistes françois ne sont point restés étrangers à ce grand mouvement;
un ami et un collègue de l ’auteur, M. Brongniart, membre de
l’Académie des Sciences, qui avoit pris une part principale à l’examen des
terrains des environs de Paris, s’occupant d’un traité général de géologie positive,
a visité dans le plue grand détail l’Allemagne, là Suisse, 1 Italie et la
plus grande partie de la France, pour en étudier les couches. Le plus intéressant
des terrains de nos environs, celui que MM. Brongniart et Cuvier ont
nommé terrain d’eau douce, a été suivi en Angleterre par M. Webster , ;e»
France par MM. Beudant et de FerussaC, et par ce dernier jusqu’aux extrer
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mités de l’Espagne et de la Silésie. Ou s’est assuré qu’en une infinité d’endroits
il est recouvert par des terrains d’origine purement marine, ce qui ne laisse
plus de doute sur ce grand fait non moins important pour l’histoire des hommes
que pour celle de la terre, qu’à une certaine époque les continens terrestres,
auparavant habités par des quadrupèdes et des oiseaux, couverts de végétaux
et arrosés par des eaux douces, ont été envahis par les eaux de la mer.
L ’autre science auxiliaire de celle des os fossiles, l’osteologie des animaux
n’a pas reçu des accroissemens moins importans que celle des couches du
globe ; les efforts qu’a faits c o n s tam m e n t l’auteur pdur augmenter la grande
collection des squelettes qu’il a formée an Muséum d’Histoirè Naturelle, ont
'été vivement secondés par les voyageurs envoyés récemment par le Roi dans
toutes les parties du monde, tels que MM. Leschenaùlt de la T o u r , Milbért,
Lesueur, de Lalande, Auguste de St.-Hilaire, Diard, Duvaucel, etc. C’est
ainsi qu’il a obtenu des squelettes de plusieurs espèces ou variétés de rhinocéros,
de tapirs, de tigres, d’hyènes, de chiens, d’ours, de cerfs, de fourmiliers
qui lui manquoient lors de ses premiers travaux, et qu’il s’est procuré
sur les os de presque tous ces animaux, aux différentes époques de leur accroissement,
des notions sans lesquelles ses résultats n’auroient pu acquérir une
entière solidité.
Pendant qu’il travailloit à la rédaction de ce premier volume, M. de Lalande
a apporté du cap de Bonne-Espérance les squelettes complets de 1 hippopotame,
du rhinocéros bicorne, de l’oryctérope, et de plusieurs autres espèces
importantes pour cet ouvrage*. En même temps MM. Diard et Duvaucel ont
envoyé de Batavia le squelette d’une espèce nouvelle de rhinocéros, propre
à l’ile de Java, celui de cette grande et belle espèce de tapir qu’ils ont découverte
en A sie , et quelques autres non moins inconnus.
Les travaux de plusieurs anatomistes qui se sont occupes de 1 etude philosophique
de l’ostéologie comparée , comme MM. Geoffroy St.-Hilaire,
Spix, Oken, Bojanus, Ulrich, Tiedeman, e tc ., ont aussi fait connoitre ou
ont engagé à examiner de plus près des os et des parties d’os de divers animaux
dont il a été possible de tirer un grand parti pour l’explication des os
fossiles.
L ’étude approfondie des dents des quadrupèdes faite par M. Frédéric Cuvier
et les objets de comparaison qui en sont résultés, n’ont pas été moins utiles,