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 Cela  s explique quand  on  sait que  le patriarche  
 de Pitzounda était toujours abbé de Ghélathi. On  
 lit sur un pilier de l’eglise,  sous  le portrait  d’un  
 patriarche,  cette  Inscription  géorgienne  :  «  Le  
 bienheureux Zacharie, métropolitain de la grande  
 église  de  Ghélathi,  et  patriarche  d’Abkhasie  et  
 de Karthli dans  la grande Bitchvinta.  » 
 L’intérieur n’offre pas plus  d’ornements  d’archi  
 tecttire que Pitzounda. La grande entrée n’est  
 pas plus riche et contrastait avec la magnificence  
 du portique écroulé de Koutaïs. 
 Le  centre  de  l’eglise  est  éclairé  par un  superbe  
 dome  :  c’est ici  qu’il  faut  venir  pour juger  
 de l’effet que produit à  l’extérieur  et  à  l’intérieur  
 une  de  ces  belles coupoles géorgiennes,  
 avec  ses  douze  grandes  fenêtres  richement  ornées. 
 Tout  l’édifice  est construit comme à Koutaïs,  
 en pierres de taille d’un  calcaire  compacte,  d’un  
 gris jaunâtre,  excellent pour  la  bâtisse,  et non  
 en granit comme  le  raconte  M.  Gamba,  qui,  à  
 juger  de  sa  description,  ne paraît jamais  avoir  
 ete a Ghélathi.  Je n’ai vu ni  figures,  ni  inscriptions, 
   sculptées sur les murailles. 
 Voici ce qui  fait la vraie richesse de l’église de  
 Ghélathi.  Le  fond de  la voûte  du  grand-choeur  
 est décoré  d’une  superbe mosaïque  byzantine,  
 représentant  trois  grandes  figures  sur  un  fond 
 d’or. C’est un cadeau de l’empereur Alexis Com-  
 nène à David  III. 
 Au milieu,  la Vierge Marie tient dans les pans  
 de  sa  robe  bleue,  l’enfant  Jésus  revêtu  d’une  
 robe  d’or  (1),  dont  les  plis  quoiqu’un peu  durs  
 sont très-bien  entendus.  Jésus a  la main  droite  
 en  l’air avec  le  pouce  et le  quatrième  doigt  repliés; 
   de  l’autre il tient un rouleau de papier. 
 La Vierge Marie, par-dessus sa robe, est revêtue  
 d’un grand péplon ou voile bleu, hordé d’or,  
 qui  descend  en  longs  plis;  ses  pantoufles  sont  
 rouges  ;  ses  pieds  reposent  sur  un  coussin  
 bordé  de  franges  d’argent.  Au-dessus  de  la  
 tête  de  la  Vierge  ,  sur  un  fond  d’or  ,  sont  
 deux  monogrammes  grecs;  ils  sont  en  pierres  
 noires. 
 A sa droite,  la  Vierge a l’archange Michel, et  
 à  sa  gauche,  l’archange  Gabriel,  tous  deux  en  
 robes dorées,  avec  des /  bandes vertes  à Hl a façDon 
 des rois ;  ils  déploient leurs  ailes blanches bordées  
 de plumes rouges et roses. 
 Au-dessous de ces trois figures,  sur une  large  
 bande qui donne tout le tour du choeur intérieur,  
 se  ht une inscription  grecque  dont voici  la  traduction  
 : 
 «  Imitant  en esprit les Chérubins,  et  chantant  
 en l’honneur de la Trinité vivifiante l’hymne trois 
 ( i)   Voyez atlâs, IIIe série, Arch., pl.  21,  fig.  1.