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 elle  se  trouvait  à  la  portée  des  Lesghiens  qui  
 non-seulement venaient  s’enrôler  sous  les  drapeaux  
 des pachas, mais qui profitaient  de  toutes  
 les occasions  possibles  pour  enlever  des  Géorgiens, 
   qu’ils  transportaient facilement au delà de  
 la  frontière  turque  en  se  cachant  dans  les  bois  
 dont  ils  connaissaient  les  sentiers  les  plus  détournés. 
   Gori et les autres  villes  et villages de la  
 Karthli,  souffraient  cruellement  de  ces  enlèvements. 
 Akhaltsikhé  devenue  russe  a  fait  cesser  tous  
 ces brigandages. Les Lesghiens qui passaient par  
 troupes, ne  peuvent plus  que  un  à  un, et très-  
 difficilement,  atteindre les  frontières  des Turcs.  
 Les  difficultés  sont  encore  plus  grandes  pour  
 transporter  des  esclaves,  et  quand cela  serait,  
 Akhaltsikhé  n’en  est plus  le marché.  Par son  incorporation  
 dans  la  ligne  des  douanes  russes,  
 cette ville a fait une nouvelle perte; elle se trouve  
 tout  isolée  et  comme  jetée dans  un  coin,  étant  
 privée  de  toute  communication  facile  avec  ses  
 voisins  de  l’Anatolie ;  d’ailleurs,  elle  n’est  sur  
 aucune grande  route naturelle de commerce,  le  
 port  le plus rapproché  d’Akhaltsikhé,  Batoum  ,  
 en est séparé par une haute chaîne de montagnes,  
 aussi  pénible  à  traverser  que  celle  de  Sakhéri.  
 Akhaltsikhé,  par  conséquent,  est  bien déchue.  
 Toute la population  turque  ou musulmane,  s’était  
 sauvée à la prise de la ville. Le  sandjak d’A-  
 khaltsikhé renfermait alors 5,ooo feux et environ 
 4o,ooo  âmes des deux sexes,  tant Turcs, Lazes,  
 Lesghiens, Géorgiens, Arméniens,  Hébreux que  
 Kourdes,  Karapapaks et Tourkemènes  (1). 
 La population  de la ville ayant été détruite ou  
 dispersée  par le  siège, on la recruta de  tous ces  
 colons  arméniens qui s’étaient sauvés de Kars et  
 d’Arzeroum,  et  qui  formaient  la majeure partie  
 de  la  population, quand  j’y  arrivai  en  i 833;  
 elle était composée de  : 
 Feux. Ames mâles 
 Géorgiens  chrétiens  grecs,  comptant 44 i)4\ 
 Catholiques  romains 385 6 2 3 I 
 Arméniens. 26 64} 
 Juifs. 1 1 7 3a7 1 
 Mahométans. 24 4 t J 
 Arméniens  colonisés. 1 5 4 .2 
 OO 
 Catholiques  colonisés. i3 o 296 
 En  tout 2268 5447 
 Ce  qui  ne  ferait  qu’une  population  totale  
 de  11,000  âmes,  sans  compter  la  garnison.  
 M.  Evetski,  dans  sa  statistique  du  Caucase  en  
 russe  ( i835),  la porte  à  i 3,ooo  âmes  :  on me  
 l'estimait à Akhaltsikhé même, à  16,000, avec la  
 garnison. 
 (1) Adrien Dupré, consul de France à  Salonique, portait  
 la  population  de  la  ville,  même  en  1820,  environ  à  
 4o,ooo âmes,  parmi lesquelles il comptait  5oo  familles  catholiques. 
   Voyez  le yoyage  de Gamba,  I , p.  4o3.