a A quelques verst de Sarapana, nous traversâmes
la Kvirila sur mi radeau, et entrant dans
l>gvéti, nous nous trouvâmes sur la langue de
terre qui sépare la Kvirila de la Tchélabori (i),
nom que Ton donne à la Bzoudja et à laDjoussa’
après leur réunion. Cette langue n’offre que
des collines glaiseuses avec des bas-fonds en
plaine. La Tchélabori n’est qu’un ruisseau ; sur
sa rive gauche s’étend le village collineux de
Sakara, dispersé comme les autres villages imérétiens
au milieu de vignes, de champs de
(0 Je vais donner ici le nivellement barométrique que
M. Parrot a fait du bassin de la Colchide. (Voyez son
Voyage sur l’Ararat, H partie, p. 3o.) Il a trouvé les élé
vations suivantes au-dessus du niveau de la Mer Noire.
I*iedsf de roi.
Station de Khorga. t g
Station de Sakharbet. 4g
Station d’Abacha. 30
Station de Marane. %4
Station de Goubitskali. , 44
Ville de Koutaïs, 35 p. au-dessus
du Rion. t l i
Station de Tchélabori. 33^
Station de la Kvirila. 44^
Station de Sakaraked. 1269
Station de Moliti. ¿ g S
Point culminant de la chaîne
du Likhi. 2g07
Station de Souram. 213 J
®iaïs, et d’allées de chênes nouvellement plantés.
Nous entrâmes pour demander à dîner chez
le mourave ou maire du village, et suivant le
rituel de cérémonie, nous attendîmes sous une
treille à la porte de son enclos qu’il vînt nous
recevoir., C’était le prince Khakouli Tchachia-
schvili qui nous traita avec du vin rouge qui
ressemblait beaucoup à celui de Soudag en
Crimée.
J’admirais de plus en plus la magnificence du
fond de ce bassin qui sépare la chaîne des montagnes
d’Akhaltsikhé de celles du Ratcha. Vrai
bassin de la Colchide, il a ici près de 5o verst de
large et s’étend sans interruption jusqu’à la mer,
sans présenter autre chose que de légères éminences
tantôt boisées, tantôt couvertes de champs
et de villages.
Nous voulions aller coucher à Sazan, situé et
disséminé de même que Sakara. Le temps était
superbe; à peine avais-je eu une goutte de
pluie depuis que j’avais quitté Koutaïs. Nous
chevauchions tranquillement au milieu de cette
végétation si variée et de ce riche paysage;
le soleil jetait ses dernières lueurs sur les pampres
rougis, et je me disais en voyant ses derniers
rayons qui se glissaient par-dessus les montagnes
crayeuses et boisées du Ratcha, que
c’était là , mais bien loin, qu’étaient ceux que
j’aimais ; j’étais seul ici pour admirer les mer