du roi Bagratide de l’Albanie (Avglianie) armé-
nienne, David I, surnommé Angoghin; mais
celui-ci lui arracha bientôt après ses conquêtes.
En io43, nous voyons Chavir faire une attaque
infructueuse contre Kakig, roi d’Arménie. En
1046, les Grecs l’assiègent inutilement dans To-
vin, sa capitale (1).
Quoiqu’il soit possible qu’il ait étendu en 1 o36,
ses conquêtes jusqu’à Derbend, nous n’en trouvons
aucune mention dans l’histoire; rien ne
nous indique non plus qu’il se soit trouvé en
possession de cette forteresse importante assez
longtemps pour pouvoir, en io 63 (455 de l’H.),
reconstruire une des portes de la ville et lui donner
son nom.
Au contraire, selon le Derbend-Nameh, ne
voyons-nous pas Abd-oul-Mélik bèn-Mansour
ben-Meimoun, être hakim de Derbend de 43o
à 456 de l’H. (de io38 à 1064), après quoi un
descendant de Dchoudjoun vint tout bouleverser
et changer l’ordre des choses ?
Cependant une chronique que M. Bartenev a
consultée, et dans laquelle il a copié toute l’histoire
de la reine Tamar, dit expressément, d’accord
avec la tradition, au sujet de Ghélathi, ce
qui suit : « Ghélathi fut bâti par le roi David-le-
Réparateur. Il monta sur le trône l’an 1089 de
(1) St-Martin, Mém. sur l’Àrm. t. I ,p . 370-72.
J.-C., et mourut en 1 i 3o. — A la porte (du couvent)
se trouvent deux battants de portes en fer,
que le Réparateur a emportés de Douroubandi.—
Ici reposent ce même David, Ghiorghi, Tamara,
avec son fils et sa fille, et les autres rois de l’Imé-
rethi. »
Comment accorder ces deux faits contradictoires
? Si Chavir ben el-Faszl n’a pu être maître
de Derbend en io63, comment David a-t-il pu
emporter de là des portes qu’il y aurait érigées î
Cette question peut se résoudre de plusieurs manières.
Cherchons, dit M. Frâhn, un endroit
qui ait pu se trouver le théâtre des victoires de
David, et qui se soit trouvé en la possession de
Chavir, et il propose Berdaa, cette célèbre capitale
de l’Arran ou Karabagh. Pour compléter,
ajoute-t-il, le sens de l’histoire, disons que lors
de cette expédition contre Berdaa, David pouvait
venir de Derbend ; ou peut-être un prince
de Derbend n’aurait-il point fait la conquête de
ces portes, ne les aurait-il point emportées à Derbend
où David les aurait trouvées? Qui peut dire :
Voilà le fait, le reste est mensonge (1).
David III, qui avait été le réparateur, le se-
(1) J’ai suivi jusqu’ici M. Fr'âhn dans ses explications
des portes de Derbend. J’aurais une opinion à proposer si
elle n’était sujette à quelque difficulté. Ces portes de fer
ne seraient-elles point celles d’Ani, dont David l c? fit la
conquête en n 24 ? La seule chose qui m’arrête, c’est que la