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 haute tour ,  le  tout s’élevant  sur un de  ces ro—  
 chers  isolés  de  craie  qui  sortent  leur  tête  du  
 milieu  des  molasses  et des  argiles  de  la  plaine  
 qui n’ont pu recouvrir  cet îlot. 
 La misérable bourgade  de  Souram  avec  un  
 méchant bazar embrasse la forteresse par le S. E.  
 M.  le  chevalier de Gamba  dans  son Atlas pittoresque  
 a donné de Souram un pauvre dessin  qui  
 m’a bien l’air,  comme  tant d’autres de sa collec-  
 tion, d’avoir  été puisé à Paris dans  son imagination  
 appuyée de quelques réminiscences. 
 Avant  d’atteindre la montagne, nous passâmes  
 à  1  verst  de  Souram  auprès  de  la  tour carrée  
 du pope,  et  2  verst plus  loin,  nous  laissâmes  à  
 gauche  un  château  ruiné  avec  un monastère.  
 Ici nous  commençâmes  à gravir la pente légère,  
 marchant d’abord  sur une argile jaune tertiaire.  
 Vers  le  sommet  parut  un  calcaire  d’un  blanc  
 jaunâtre  avec  des  gryphées  et la  Terebratida  
 plicatilis,  si  caractéristique  pour  la  craie  de  
 l’étage  moyen.  J’ai  retrouvé  cette  térébratule  
 dans la craie  de Chakh-Boulak ,  dans  le  Kara-  
 bagh vers  les bords de la Mer Caspienne ;  àBou-  
 boulincé,  en Gallicie ;  elle  marque avec  des di-  
 cérates, des échinodermes,  les dernières couches  
 du néocomien  neuchâtelois et  vaudois. 
 Jusqu’à cette craie, le  chemin n’offre  presque  
 aucune difficulté. Environ à  12 verst de Souram, 
 'abus  atteignîmes  le revers  de  la montagne,  en  
 entrant dans un vallon  étroit,  déchiré dans  les  
 dômes  de  porphyre  pyroxénique,  qui  paraît  
 avoir  soulevé et bouleversé cette  chaîne comme  
 sa prolongation vers Akhaltsikhé.  Un petit ruisseau  
 se  culbute  par  dessus ces  porphyres verdâtres  
 ou  bleuâtres,  se  hâtant  d’aller  plus  bas  
 former  la  Tchikériméla.  Le  chemin  se  tourmente  
 horriblement sur ces rochers  qui ne permettent  
 pas  aux  ingénieurs  d’en  vaincre  tout  
 d’un  coup  les  difficultés. 
 Le porphyre pyroxénique vert  dure  presque  
 jusqu’à  1  verst de la  station de Moliti,  ou commence  
 un  schiste  argileux  noir,  faisant  partie  
 des  formations  inférieures  de  la  craie  avec ses  
 ammonites-,  ses Hamites  compressus  Sow. Un  
 calcaire  noir  rempli  d’ostracées  le  recouvre.  
 Ces mêmes  formations se montrent de  temps en  
 temps parmi les porphyres pyroxéniques,  tantôt  
 ophitone,  tantôt  prismatique,  quelquefois  
 terreux.  Le pays est boisé. 
 La  station  de Moliti  est  à  21  verst  de  Souram; 
   il n’y  a que quelques maisons.  Sa hauteur  
 absolue  selon  Parrot  est  de  1,4*4  pieds,  de  
 619  pieds  inférieure  à  celle  de  Souram. 
 De Moliti, notre route nous mena toujours sur  
 les  bords  de la Tchikériméla,  qui est  encaissée  
 jusqu'à  Ghariskhévi  (18  verst)  par  des  pics  ou  
 jets  de  roches  d’éruption,  entremêlées  de dé