qu’à 1000 pieds au moins au-dessus du niveau
du Potskho. Cette argile n’est qu’une régénération
du schiste de la craie inférieure qui compose
avec le grès vert une partie des flancs qui entourent
le bassin î il en sort près d’Akkaltsiklié
une source salée de ia° de température.
Les couches de ces trois étages que je viens de
nommer, les blocs, les fossiles et l’argile, sont
toutes redressées au bord du Potskho sous un
angle de 4o" environ.
11 est clair d’après ce que je viens de dire, que
le bassin d’Akhaltsikhé a été un bassin tertiaire
dans lequel ont vécu tous ces coquillages qui
s’y retrouvent par couches. Mais d’où viennent
ces énormes bancs de blocs volcanisés et ces
couches de trass et de lapilli qui sont en dessous?
Serait-ce quelque volcan qui les aurait
lancés là ? je croirais la chose assez probable
ils sont retombés dans une mer ou dans quelque
golfe qui remplissait le fond du bassin ; les terrains
tertiaires qui sont au-dessus le prouvent.
Les différents lits de blocs appartiennent à autant
d’éruptions qui sont séparées par ces lits
de tràss bleuâtre qui s’est déposé le dernier. Il
est une prévention pour l’hypothèse que je viens
d’énoncer; les bancs de blocs ne sont point
aussi réguliers que des couches de sédiment
proprement dites ; leur allure est tantôt renflée,
tantôt amincie, comme pourrait le produire
l’irrégularité d’une pluie de blocs, épaisse sur un
point , fine sur d’autres.
Qu’on ne s’étonne point de m’entendre énoncer
de pareilles idées ; la suite de mon voyage
prouvera bien, j’espère, que je n’ai rien avancé
d’impossible.
Une époque de repos a dû succéder à celle
des éruptions,* pour donner le temps aux mollusques
tertiaires de vivre en paix et de se propager,
et le bassin d’Akhaltsikhé était encore un
bras ou golfe de la mer.
Mais le gypse qui se trouve partout dans
l’argile feuilletée, nous indique que le bassin
d’Akhaltsikhé avait changé de nature depuis le
dépôt des coquillages marins ; que quelque digue,
quelque chaîne de montagnes soulevée, lui avait
coupé toute communication avec la mer et en
avait fait petit à petit un lac d’eau douce dont
le dessèchement s’explique quand on voit cette
fente qu’on appelle vallée de Bardjom par laquelle
s’échappe le Kour avant d’entrer en
Géorgie.Cette fentes’estfaite àlafin del’époquede
l’argile feuilletée, en même temps que la chaîne de
montagne déchirait son sein, et s’ouvrait comme
une écluse, cette commotion formait une fënte
en prolongement de la vallée de Bardjom, à travers
le bassin d’Akhaltsikhé ; cette fente créée
dans les terrains que j’ai indiqués, les soulevait,
les renversait, et se remplissait de jets de mêla