Je ne m’inquiétai donc plus du prince ; je iis
une excursion autour de Gliébi dont j ’allai dessiner
la vue, que je donne dans mon atlas, et
qui est prise de l’est. Puis après quelques informations
sur la contrée, je fis seller nos chevaux,
et je repartis avec Nicolas et le bon kélossan
d’Outséré, que son seigneur m’avait donné pour
guide et pour escorte, laissant là Djaparidzé et
sa suite (1).
« Ali ! me dit le kélossan, quand nous fûficier
q u i , de l’aveu de M. Klaproth, avait fait un journal
fort intéressant, était accompagné d’un détachement de
Cosaques ; il pacifia la famille noble des Badillathé qui
étaient en guerre depuis dix ans avec les Dougores, et les
engagea à se soumettre à la Russie. Voyez t. I I , p. 356
à 4oo de l’édition ail. du Voyagede Klaproth au Caucase.
(1) Ghébi jouit du même climat que Tchiora. Voici quelques
notes sur la température que j ’ai observée dans nos
différentes stations du Ratcha.
Le 1 x septembi'e, à Khotévi au lever du soleil, 8°
— à O n i, au coucher du s. 90
12 — âu lever du s. 3°
— à Outséré, au coucher du s. i o°
j 3 — au lever du s. 4°
— à G h é b i, au coucher du s .
14 — au lever du s. 20
15 — à Outséré, au lever du s. io°
A m idi, le i 4 septembre nous eûmes à Ghébi, i 5°
Güldenstâdt qui avait un baromètre, le vit le
8 juillet J 771 à O n i, par 16° à 27° 7
Et à Ghébi le 24 juillet à ‘¿4°
mes hors de Ghébi, quel dommage .que nous
soyons venus avec ce prince; on l’a nommé
mourave de Ghébi, et les habitants ne peuvent
le souffrir., parce qu’il profite de toutes les occasions
pour aller vivre à leurs dépens avec une
grosse suite armée, faisant semblant de leur
rendre la justice, leur extorquant tout ce qu’il
peut. C’est à cause de lui qu’ils ont été si peu accueillants
pour vous ; sans cela, il vous auraient
reçu à bras ouverts. »
Plus tard le prince Djaparidzé fut destitué de
son poste ; on l’a confié à quelqu’un de plus
brave ; car le gouvernement sait combien il est
essentiel d’avoir des gens justes et intègres pour
gouverner ces montagnards, et leur inspirer de
la confiance pour leurs nouveaux maîtres. C’est
bien de leur plein gré qu’ils obéissent : par leur
position , il serait fort difficile de les y eon-
tramdi e de force. Ils n auraient qu’à garder par
exemple l’un des ponts du Phase, pour qu’il fût
impossible à âme qui vive de pénétrer chez eux
de ilméreth, et il faudrait traverser les hautes
cimes du Caucase et des tribus non soumises
pour y arriver de l’autre côté.
Nous passâmes et repâssames le Phase à gué
pour aller à Tchiora, que je voulais voir de près :
on nous y offrit du vin ; mais nous ne nous y arrêtâmes
que le temps qu’il fallait pour prendre