paru et sont remplacés par le bouleau, le hêtre,
le sapin, le pin, le tremble à feuille de bouleau ,
et le tremble à feuille argentée;-le noisetier, le
houblon, le viburnum opulus, forment les buissons
, en un mot la végétation nous ramène en
Lithuanie. Des cerisiers sont semés çà et là
avec des poiriers sauvages. Les pommiers disparaissent
: j ’en ai été étonné, car les pommiers
croissent sauvages bien avant vers le nord, et
même plus haut que le» poiriers : peut-être faut-
il en trouver la raison plus dans la nature schisteuse
du sol que dans la température.
Le schiste en effet domine partout, et ses
couches se redressent, s’inclinent dans tous les
sens; mais en grand et par système, et non
comme dans le voisinage des porphyres, où il
est bouleverse , fendillé, reCuil, et presque
méconnaissable. Les blocs de schiste ici ont une
tendance au clivage, et se désagrègent par petits
parallélipipèdes. La chute des couches en général
est vers l’ouverture de la vallée.
Nous passâmes à un verst de Ghébi, pour la
première fois, le Phase à gué, au-dessous de son
confluent avec la Tsuéchouri. Nous n’aurions
pu le faire plus bas, car son onde s’augmente rapidement
par la multitude de sources qu’il reçoit
de droite et de gauche, et réuni à la Glolatskali,
je crois qu’il double presque son volume. Le gué
du Phase étant sur un point où il occupe un
large lit coupé en plusieurs bras, nous le passâmes
très-facilement.
La Glolatskali et la Tsuéchouri ont des eaux;
blanches comme le Phase ; ce sont des eaux de
glaciers sans doute ; les sources par contre sont
toutes claires et transparentes.
- Ghébi, le dernier village en remontant le
Phase, me parut encore plus pittoresque que
Tchiora ; il est mieux situé; il occupe le sommet
et les pentes d’une colline baignée par le Phase *
Ses tours blanches plus nombreuses, et ses hautes
maisons, ressortent sur le fond de bois et de glaciers
qui l’entourent; car, de quelque côté qu’on
se tourne, au nord, à l’est, à l’ouest, on ne voit que
neige éternelle briller sur les plus hautes cimes qui
dominent des montagnes plus basses, dont les.
sommets sont déjà entièrement nus, ridés (1).
Nous avions tourné depuis notre départ d’Oni
les doubles cimes du Choda, qui paraissent d’ici
au S. S. O. : l’une de ses tables était couverte
de neige comme une nappe. Au sud, je retrouvai
les doubles pointes noires du Zoropa. En me
tournant vers le nord, j’avais l’Ithanissi à la
cime dioritique ou granitique et glacée : nulle
apparence de couches. On le dirait, d’où je l’observais
avec ma lunette, formé d’énormes blocs
arrondis, agglomérés, entassés avec toute l’ir-
{1) Yojez Atlas, IIesérie, pl. 18.