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choeur, ët les quatre autres semi-circulaires, les
côtés.
Tout est couvert de peintures à fresque *à l’intérieur.
A l’extérieur la porte d’entrée, ornée à la
façon de celle de Koutaïs, est décorée de deux
images sculptées de St. George, avec la Sainte
Vierge au milieu. Ce même sujet est répété sur
la* façade du choeur qui regarde l’est, aux deux
cotés d’un bas—relief représentant trois saints
dressés sur les têtes de trois autres figures à
genoux.
Sur la façade du midi, un autre bas-relief que
j ’ai dessiné IIIe série, pl. 21. fig. 5, représente*
J. C. donnant la bénédiction. Il est supporté
par deux anges, deux autres anges sonnent de
deux trompettes entre lesquelles pend une grande
main à doigts repliés pour la bénédiction.
L’inscription qui est par-dessus, gravée en
belles lettres ornées de traits, comme je n’en ai
vus nulle part, signifie en français : «Ceci est
ma venue pour la deuxième fois,» paroles qu’on
prétend être tirées du Nouveau Testament. Ce
bas-relief figurerait donc le Christ apparaissant aù
jour du jugement dernier>
Ce que j ’j ai trouvé de plus remarquable,
c ’est cette grande main dont les doigts repliés
en forme de bénédiction rappellent le grand
schisme qui sépara les églises grecques des
églises latines. Photius, élu patriarche de C011*-
stantinople en 887 malgré que le siège fût alors
occupé par Ignace, n’avait trouvé moyen de
justifier sa conduite, qu’en supposant des hérésies
à Ignace et au pape Nicolas., Le principal reproche
qu’il fit à l’église latine, fut d’avoir ajouté
filioque au symbole de Nycée, et de supposer
ainsi que le St. Esprit procédait du Fils ainsi que
du Père. Le schisme ne fut consommé qu*en
io53, lorsque le patriarche Michel Cérulaire
voulut rompre tout-à-fait avec l’église latine et
la suprématie romaine. Cérulaire renouvela l’ancienne
accusation de Photius, et, dès-lors la
procession du St. Esprit du Père et du Fils,
ou du Père seul, a été le caractère principal
qui a distingué les deux églises. Chacune voulant
justifier sa croyance jusque dans les rits
du service divin, adopta une forme de bénédiction
qui exprima cette différence de procession
(1).
L église de Nikortsminda date à coup sûr de
l’époque de la première chaleur du schisme, et
ceci s accorde parfaitement avec la tradition qui
en fait remonter la construction à la fin du
onzième siècle.
Sur la porte du vestibule accolé à cette façade,
deux anges portent une croix. Sur celle du ves-
(i ) Lebeau, Histoire du Bas Empire, t. X I I I , p. 239
et 3o4 , et t. X IV , p. 387, éd. Saint Martin et Brosset.
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